Une bagarre dans un quartier du centre-ville de Tunis entre un étudiant noir et un chauffeur de taxi dégénère et finit au poste de police. Les étudiants sub-sahariens crient au racisme.
Dans la nuit du 29 au 30 avril, un immeuble à Tunis, où logent des étudiants africains, a été attaqué à coup de pierres. Une voisine habitant le même immeuble, situé dans le quartier de Lafayette (centre-ville de la capitale), a filmé l'arrestation de... l'un des jeunes étudiants qui s'est fait attaquer (voir la vidéo).
Cette voisine, étudiante d'origine congolaise, est témoin de la scène qui, selon elle, a commencé dans l'après-midi. Elle témoigne sur le journal ''France 24'' (voir la vidéo).
En fait, le conflit a commencé lundi après-midi, lorsqu'un jeune étudiant noir s'est fait traiter de «guerd» (singe) par un chauffeur de taxi, le ton est vite monté et ils en sont venus aux mains.
Le chauffeur de taxi, en possession d'un bâton, a tenté de frapper sa victime, qui réussit à le lui subtiliser et à... rouer de coups son agresseur, avant de rejoindre l'immeuble.
Le soir même, le taximan revient avec quelques amis, pour se venger. A coup de jets de pierres et d'insultes racistes, ils attaquent le bâtiment où habitent le jeune homme et une majorité d'étudiants originaires de l'Afrique noire. Ils tentent même d'en forcer l'entrée.
L'étudiant alerte la police. Une fois sur place, les forces de l'ordre embarquent le plaignant, qui ne cessera de répéter (selon le témoin): «Mais c'est moi qui vous ai appelés! Et vous voulez m'embarquer!».
Selon des sources, le chauffeur de taxi et ses «copains» n'ont pas été inquiétés. L'étudiant sera finalement libéré au bout de deux heures.
L'étudiante, qui témoigne, explique aussi qu'elle se sent en insécurité totale. Elle ajoute : «Le racisme contre les Noirs est bien ancré en Tunisie. Voyez-vous, le voisinage n'hésite pas à appeler, le bâtiment où je loge ''l'immeuble des Noirs'', car habité majoritairement, par des étudiants noirs-africains inscrits dans les universités de la capitale tunisienne».
Y. N. M.