Des représentants de la société civile ont annoncé, jeudi, la constitution d'un Collectif national d'assistance à la communauté tunisienne en Syrie, notamment pour venir en aide aux Tunisiens bloqués dans ce pays et faciliter leur rapatriement.
Les associations et organisations concernées se proposent, également, de fournir des aides humanitaires et caritatives à la communauté tunisienne en Syrie et lui assurer de nouveau un certain encadrement, en l'absence d'un encadrement consulaire classique, les relations diplomatiques entre les deux ayant été rompues unilatéralement – et de manière irresponsable – par Tunis au début de 2012.
Les membres du collectif indiquent que les dossiers des Tunisiens bloqués en Syrie seront traités au cas par cas et que la priorité des interventions sera accordée aux femmes et aux enfants, s'engageant à assurer l'assistance juridique et les conditions de procès équitables aux Tunisiens de retour dans le pays qui seraient convoqués à comparaître devant la justice tunisienne, en tentant d'obtenir qu'ils ne soient pas jugés conformément à la loi sur le terrorisme de triste réputation.
Ils ont, par ailleurs, fait part de leur intention de mandater un comité représentatif pour se rendre en Syrie et faire le suivi des dossiers et de la condition des membres de la communauté tunisienne bloqués sur place, afin que les dispositions puissent être prises pour faciliter leur rapatriement et fournir le soutien logistique et matériel nécessaire à cet effet.
Un numéro d'appel direct a été mis à la disposition des familles de Tunisiens bloqués en Syrie pour être à l'écoute de leurs problèmes et préoccupations et un bureau spécial a été créé pour recevoir leurs dossiers, a- t-il été, également, annoncé.
Le principal promoteur de l'initiative, le journaliste Zouhair Latif, a indiqué que le traitement de la situation des Tunisiens bloqués en Syrie, dont des familles, des étudiants, commerçants, enfants de familles tunisiennes résidentes dans les pays du Golfe et poursuivant leurs études en Syrie, semble être «complexe» faute de canaux officiels entre la Tunisie et le régime syrien.
Les membres du collectif ont, également, dénoncé les opérations d'embrigadement et de recrutement de jeunes tunisiens pour aller se battre avec la résistance syrienne, précisant que les combattants tunisiens en Syrie seraient au nombre de 400, selon les données préliminaires dont ils disposent.
Le collectif évalue à quelque 4.000 personnes les membres de la communauté tunisienne bloqués en Syrie avant la fermeture de l'ambassade tunisienne à Damas, dont 350 étudiants et quelques centaines de commerçants.
Le collectif se compose du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (Ftdes), la Ligue tunisienne de défense des droits de l'Homme (Ltdh), le Conseil national de l'ordre des avocats (Cnoa), l'Association tunisienne des femmes démocrates (Atfd), l'Association tunisienne de lutte contre la torture (Atlt) et l'Association d'aide aux Tunisiens à l'étranger (Aate).
I. B. (avec Tap).