niqabees manifestent 5 10Une vingtaine de niqabées manifestent devant le Théâtre Municipal à Tunis pour exiger plus de droits, notamment celui de porter le niqab dans les établissements publics.

Un groupe de femmes niqabées de l'Association de défense des femmes voilées et niqabées tunisiennes ont manifesté, vendredi après-midi devant le Théâtre Municipal de Tunis.

Elles revendiquent, on l'a compris, la liberté de porter le niqab. Et pas seulement chez elles ou dans la rue. Mais partout: à l'université, dans les lieux de travail.

Leur porte-parole (un homme barbu qui représente et parle au nom de ces dames) a indiqué qu'une fille niqabée peut, elle aussi, étudier et travailler. Il a expliqué qu'une «sœur» s'est vue refuser un travail à cause du niqab.

«Si une fille non voilée n'obtenait pas un poste parce qu'elle ne porte pas le voile, ont aurait remué le ciel et la terre et les médias auraient parlé de cela pendant des années. Il est temps que l'on puisse jouir de tous nos droits. Nous n'avons pas fait la révolution pour être privés du minimum requis en ce qui concerne la religion», a-t-il expliqué.

niqabees tahar ben hassine 5 10

Ces dames, sous leurs niqab, étaient sans doute d'accord. Du moins, on l'imagine, puisqu'elles n'ont rien dit, se contentant ce crier des slogans et de chanter.

En fait de manifestation, il n'y avait pas foule, juste une vingtaine de niqabées en haut des escaliers du théâtre et une dizaine de «frères» venus soutenir leur démarche et/ou les encadrer.

«Nous protestons contre les déclarations péjoratives de Tahar Ben Hassine, membre de Nida Tounes qui a qualifié le voile de harnais pour bétail», a dit Wissem Othman, coordinateur du Comité de défense des femmes voilées et président de l'Association des jeunes musulmans de Tunisie. Cette action «est aussi pour protester contre la décision injuste du tribunal qui a innocenté le doyen de la Faculté des lettres, des arts et des humanités de la Manouba tout en inculpant les deux étudiantes au niqab», a-t-il ajouté.

«La femme voilée a été persécutée sous l'ancien régime. Aujourd'hui, deux ans après la révolution, elle est encore victime de discrimination», a encore soutenu pour sa part M. Othman.

Hassen Mermech, professeur à la retraite, s'est indigné du spectacle offert par les manifestants: «J'ai l'impression que certaines personnes vivent sur une autre planète»«L'islam est tolérant. Notre religion parle du voile et pas d'autre chose», a-t-il ajouté.

Une pétition sera signée pour demander le droit de la femme de porter le niqab ou le voile. Le document sera remis à la ministre des Affaires de la femme et de la famille et au ministre des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle.

Y. N. M. (avec Tap).