Le mouvement d'Ansar Al-Charia, qui a prévu de tenir son congrès dimanche à Kairouan, a accepté finalement de déposer une demande d'autorisation auprès du gouverneur de la région.
Selon nos sources, le gouverneur de Kairouan, Abdelmajid Laghouen, a reçu aujourd'hui, en début d'après-midi, une demande en bonne et due forme pour la tenue d'un rassemblement dimanche à Kairouan.
La demande a été déposée au nom d'«Al-jamîya acharîya lel âmilin belqoren wassonna» (Association charaïque des serviteurs du Coran et de la Sunna) et portant la signature du petit-fils de Abderrahamen Khelif, ancien imam de la mosquée Oqba Ibn Nafaâ, décédé en 2008 à l'âge de 89 ans.
Le gouverneur a transmis la demande au ministère de l'Intérieur, qui doit se prononcer pour ou contre ce rassemblement organisé par des islamistes radicaux qui ne croient pas à l'Etat, ni à ses institutions, et ne cessent d'affirmer haut et fort leur volonté d'imposer le salafisme wahhabisme au reste des Tunisiens et de lancer des appels au jihad... contre leurs compatriotes.
Les leaders d'Ansar Al-Chariâ avaient refusé, jusque là, de déposer une demande auprès du ministère de l'Intérieur pour trois raisons : 1- leur rassemblement est autorisé par Allah; 2- ils ne demandent pas d'autorisation aux «tawaghit» (despotes ennemis de l'islam) ; 3- il ne respectent pas les lois civiles, car il n'y a d'autre loi que celle d'Allah.
Pourquoi ont-ils changé d'avis et accepté de faire le pas en direction du ministère de l'Intérieur ?
Ils veulent à l'évidence jauger du degré de fermeté et de détermination des autorités. En cas de refus, ils pourraient trouver prétexte à poursuivre leurs provocations et dépassements de la loi. En cas d'acceptation, ils sauront qu'ils sont en face d'un pouvoir faible et prêt à d'autres concessions.
Z. A.