Un jeune militant du parti Watad a été victime d'une tentative d'empoisonnement lors de la manifestation «Qui a tué Chokri?», mercredi, sur l'Avenue Habib Bourguiba, à Tunis.
Par Yüsra N. M'hiri
Marwen, un jeune militant du parti Watad, a eu un malaise hier lors de la manifestation habituelle en mémoire de Chokri Belaïd. A l'hôpital, les dirigeants apprendront qu'il a été empoisonné. Heureusement, sa vie n'est pas en danger.
Marwen, âgé d'une vingtaine d'années, est un militant actif du Parti des patriotes démocrates unifié (Watad). Il a été très affecté par l'assassinat du leader de ce parti, Chokri Belaid, qui était, par ailleurs, l'un de ses voisins et, surtout, un proche à qui il se confiait. Présent tous les mercredis pour s'indigner et crier dans le micro «Qui a tué Chokri?», et les slogans habituels du Front populaire exigeant la vérité sur l'assassinat de son défunt leader.
Pendant la manifestation, une dame qu'il ne connait pas lui propose de boire, prétextant qu'il fait chaud. Elle insiste, et Marwen finit par boire dans la bouteille d'eau minérale, qu'elle lui tend.
Marwen quelques minutes avant d'être empoisonné.
Quelques minutes après, devant le théâtre municipal, il n'a plus la même énergie. Il se tient le ventre, qui lui fait atrocement mal, mais essaie de rester debout. Il monte sur la poutre des escaliers du théâtre, hurle quelque mot en hommage à la mémoire de Chokri Belaïd, puis redonne le micro à son camarade. Il s'isole, se plaignant de douleurs insupportables au niveau du ventre. Puis, il vomit et peine à se mettre debout. Il crie de douleur et annonce à ses camarades qu'il ne peut plus ouvrir les yeux qui lui font très mal. Les urgences sont appelées pour qu'il soit transporté à l'hôpital. Marwen, la voix étranglée, murmure à l'oreille de l'un de ses camarades : «Il faut retrouver une dame. Elle est voilée et porte un foulard rose brodé de noir, c'est elle qui m'a servi l'eau».
A l'hôpital, les médecins confirment qu'il y a eu tentative d'empoisonnement. C'est, d'ailleurs, ce qu'a confirmé aux médias Mohamed Jmour, dirigeant du parti Watad et du Front populaire, à sa sortie de la séance d'ouverture de la conférence de dialogue national, jeudi, à Tunis.
Nous souhaitons un prompt rétablissement à Marwen, tout en espérant que la vérité sera faite sur cette affaire pour le moins inquiétante.