Le prédicateur wahhabite saoudien Abbes Ben Jamal Bettaoui, sera l'hôte de Moknine (Monastir), vendredi 24 et samedi 25 mai, pour expliquer aux musulmans de cette ville du Sahel les rites du lavage funéraire.

Ce n'est pas une blague : c'est la triste vérité d'un pays livré aux charlatans par un gouvernement islamiste qui, à l'incompétence ajoute le cynisme et le laxisme élevés au rang de mode de gouvernement.

Invité par une association caritative de Kairouan pour un cycle de prêches dans plusieurs régions du pays, entre le 14 et 26 mai, le cheikh Abbes Ben Jamal Bettaoui, donnera des cours «théoriques et pratiques» (selon les termes utilisés par l'affiche annonçant l'événement) sur le lavage funéraire et les rites de l'enterrement, aujourd'hui et demain, après la prière d'Al-Maghreb, à la mosquée Ibn Ârafa, à Moknine, située à seulement quelques km de Msaken (Sousse) où règne en quasi-émir le prédicateur salafiste wahhabite proche d'Ennahdha Béchir Ben Hassen.

L'affiche ridicule de l'événement baroque qui divise la population de Moknine.

Des sources à Moknine ont indiqué à Kapitalis un changement du lieu du prêche. Abbes Ben Jamal Bettaoui fera son cours à la grande mosquée de la ville. Des appels ont été lancés pour que les habitants des environs viennent en grand nombre pour y assister.

Plusieurs habitants de Moknine, en colère, seraient prêts aujourd'hui à empêcher le Saoudien de faire son prêche.
Abbes Ben Jamal Bettaoui a déclaré aux médias que les Tunisiens savent comment laver le mort selon les rites sunnites, mais pas tout à fait comme en Arabie saoudite.

«Celui qui veut l'appliquer à notre manière, nous le remercions et celui qui refuse, il est libre... Nous n'obligeons personne, mais nous avons des histoires à raconter qui vont convaincre une majorité à appliquer dorénavant le rite saoudien», a-t-il dit. Traduire: les Tunisiens musulmans vont être divisés entre ceux qui enterrent leurs morts comme l'ont toujours fait leurs ancêtres et ceux qui les enterrent à la mode des wahhabites du désert de Najd.

Avec Ennahdha, même les morts sont dérangés... On aura tout vu. Et le meilleur est encore à venir !

Z. A.