Le laveur de mort saoudien, Abbes Ben Jamel Bettaoui, a déclaré hier à Moknine (Monastir) que les morts tunisiens pleurent lors de leur dernier voyage parce qu'ils ne sont pas lavés selon le rite saoudien.
Invité par une association de Kairouan, le laveur de mort saoudien est en Tunisie du 14 au 26 mai. Lors de son séjour, il a fait plusieurs séances de formation aux procédés de lavage des morts à la manière wahhabite saoudienne dans différentes mosquées du pays.
Lors du cours qu'il a donné, vendredi, après la prière d'Al-Maghreb, à la grande mosquée Ibn Ârafa, à Moknine, le laveur de mort a raconté des choses tristement ridicules.
«Saviez-vous que le mort, qui n'est pas lavé selon le bon rituel (traduire : salafiste wahhabite), verse des larmes et en veut éternellement à celui qui l'a lavé», a déclaré Abbes Ben Jamel Bettaoui, qui professait sa science devant quelque 60 personnes.
Après avoir écouté ce discours débile, plusieurs fidèles ont préféré quitter la mosquée juste après avoir fait leurs prières d'Al-Îcha.
«Il a raconté, en larmes, des témoignages sur les morts comme s'il était en contact avec eux avant qu'ils ne quittent définitivement ce monde», a déclaré l'un des présents à Kapitalis. Il a ajouté, sans ironie: «C'est à peine s'il ne nous a pas fait entendre des enregistrements audio ou montré des vidéos de morts malheureux pour n'avoir pas été lavés selon le bon rituel.»
Un autre Mokninois a laissé éclater sa colère: «A entendre ce charlatan saoudien invité par des fous illuminés, tous nos morts, depuis 14 siècles que l'islam s'est répandu dans notre pays, n'ont pas été enterrés selon le bon rituel musulman. C'est révoltant et choquant!»
Ce «charlatan» a été accueilli à l'aéroport de Tunis-Carthage par le prédicateur salafiste wahhabite tunisien Béchir Ben Hassen, proche du parti islamiste Ennahdha, et qui a été chargé par le président provisoire de la république, le très laïque Moncef Marzouki, et l'ex-ministre nahdhaoui de la Justice, Noureddine Bhiri, d'assurer l'éducation religieuse des prisonniers.
On ne tardera pas de découvrir le résultat...
Z. A.