Samir Dilou monte au créneau pour répondre aux 3 membres européennes du groupe Femen, qui n'ont pas déclaré, après leur libérartion, avoir été bien traitées par la police tunisienne et accueillies dans des prisons 5 étoiles. Ah, les ingrates!
Le ministère des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle a indiqué que les déclarations faites par les trois activistes du mouvement Femen libérées dans la nuit de mercredi dernier, à propos des conditions de leur détention qu'elles ont qualifiées de «dégradantes» et «ne respectant pas les droits humains» sont de «pures allégations mensongères».
Dans une déclaration rendue publique, vendredi, le ministère précise qu'aucune notification ne lui est parvenue de la part des activistes Femen ou des ambassades de leurs pays, faisant état d'un mauvais traitement qu'elles auraient subis pendant leur détention.
Bien que le gouvernement n'intervient pas dans le processus judiciaire et que les actes commis par les activistes Femen sont répréhensibles par le code pénal tunisien, les accusations ont été émises de toutes parts avant et après le prononcé du jugement, regrette le ministère.
Le ministère des Droits de l'homme souligne l'attachement à ce que tous les prisonniers reçoivent un traitement digne quelles que soient les accusations portées à leur encontre sans aucune discrimination, négative ou positive, et conformément à la législation nationale et aux traités internationaux, souligne la même source.
Le ministère rappelle avoir dépêché, le 4 juin courant, pendant la détention des activistes Femen, une délégation en son nom conduite par une magistrate pour s'enquérir de leurs conditions d'incarcération.
Les trois activistes avaient déclaré recevoir un bon traitement de la part de la direction de la prison et avoir rencontré des représentants des ambassades de leurs pays.
Traduire: les 3 Femen sont de sacrées menteuses! Et bien entendu, on est censé croire sur parole M. Dilou et ses services, comme on était censé croire les propagandistes de Ben Ali quand ils répondaient, la main sur le coeur, aux «allégations mensongères» (sic!) des organisations de défense des droits de l'homme, auxquelles appartenait M. Dilou.
Les Tunisiens, qui connaissent les pratiques de leur police et les conditions de détention dans leurs prisons, sauront à qui donner raison.
On remarquera aussi, au passage, que c'est le ministre des Droits de l'homme et de la Justice transitionnelle, qui a réagi aux déclarations des Femen, et non le premier concerné, le ministre de la Justice, Nadhir Ben Ammou, qui fait la sourde oreille face aux critiques dont la justice fait l'objet, même de la part des organisations des magistrats. Mais c'est là une autre affaire qui en dit long sur le fonctionnement du gouvernement Ennahdha: les trois soi-disant ministre indépendants (Intérieur, Défense et Justice) sont-ils tenus à une obligation de... silence?
I. B. (avec Tap).