La question du racisme dans la société tunisienne et les moyens de le combattre sur la base du respect des droits de l'homme a été débattue lors d'une table ronde organisée dimanche à Kébili (sud-ouest).
Taoufik Chiiri, le président de l'association «Adam pour l'égalité et le développement», qui a organisé la table-ronde, a indiqué à l'agence Tap que cette manifestation vise à lutter contre toutes les formes de racisme qui persistent dans la société tunisienne, et à dynamiser le rôle de la société civile, appelée à s'opposer aux idées «étriquées» et assurer une plus grande harmonie entre les citoyens.
Le racisme est une question occultée par l'Etat, a-t-il ajouté, qui «ne reconnait pas son existence au sein de la société tunisienne.»
Selon M. Chiiri, «le racisme en Tunisie se traduit à travers l'exclusion des noirs des hautes fonctions de l'administration et leur non participation aux parlements successifs du pays, alors qu'ils représentent 15 à 20% de la société».
Un film dénonçant les pratiques racistes et les atteintes à la dignité humaine dans plusieurs régions de la Tunisie a été projeté à cette occasion, ainsi qu'un documentaire sur ''Les esclaves de Ghbonton''.
Le 1er mai dernier, à l'occasion de la fête du travail, des Tunisiens noirs ont manifesté à l'avenue Habib Bourguiba à Tunis pour demander l'égalité des droits avec les blancs et dénoncer la ségrégation au travail. Autre revendication : une loi antiracisme en Tunisie (illustration).
I. B. (avec Tap).