Le chanteur libano-palestinien Fadhel Chaker, devenu depuis peu un fervent jihadiste, a été condamné à mort par contumace par le tribunal militaire libanais pour... acte terroriste. «Haj Fadhel» est impliqué dans le meurtre de 16 soldats libanais.
Ce n'est plus Fadel Chaker, la star du monde arabe, le beau brun ténébreux au regard qui en a fait chavirer plus d'une, mais «Haj Fadhel», barbu jihadiste, au regard hagard et frustré.
Désormais, il soutient la rébellion syrienne la kalachnikov à la main. Le 19 juin dernier, il apparait méconnaissable et débordant de haine, dans une vidéo où il menace de passer à l'acte , et de s'attaquer aux sympathisants de Hassan Nasrallah, le leader du Hezbollah chiite libanais.
Le chanteur de charme a troqué le micro pour la kalachnikov qu'il arbore fièrement.
Quelques jours plus tard, une nouvelle vidéo est postée, où «Haj Fadhel» apparaît faisant le signe de victoire, avec le large sourire d'un plaisir assouvi, et annonçant avoir tué deux soldats. Le siège sanglant dans la mosquée d'Abra, auquel il a participé avec 27 autres jihadistes, notamment son frère Abderrahmane Chaker, a coûté la vie à 16 soldats de l'armée libanaise.
Depuis Fadhel Chaker n'a donné aucun signe de vie...
L'ancien chanteur de renommée, et qui a donné plusieurs galas en Tunisie, notamment au Festival international de Carthage, a largué son micro et l'a remplacé par une arme : il chantait l'amour, aujourd'hui, il suinte la mort.
Y. N. M.
Illustration: Fadhel Chaker au centre avec un groupe de jihadistes au sud Liban.