Aziz Krichen a dénoncé l'appel du ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi, au respect de la sacralité du mois de Ramadan en évitant de manger en public ou en ouvrant les cafés et les restaurants.
Le conseiller politique du président provisoire de la république – ancien membre du groupe Perspectives Tunisiennes (gauche radicale) ayant rejoint le Congrès de la République (CpR) au lendemain de la révolution du 14 janvier 2011 –, qui s'exprimait sur sa page Facebook, a ajouté que le ministre des Affaires religieuses «doit respecter la volonté de ceux qui veulent aller dans les cafés et les restaurants durant le mois de Ramadan», c'est-à-dire les «fattaras», ceux qui ne jeûnent pas durant Ramadan pour diverses raisons.
«M. Khademi est-il dans son rôle en tenant ce genre de discours? De la part d’un prédicateur, cela n’étonnerait personne. Venant d’un membre du gouvernement, c’est autre chose», écrit M. Krichen. Il ajoute: «La Tunisie est certes un pays musulman, mais on y trouve beaucoup de résidents et de citoyens qui ne sont pas musulmans. On y rencontre aussi beaucoup de musulmans non pratiquants. M. Khadmi, comme ministre de la République, leur doit à tous la même considération. Et il est tenu, de par ses fonctions, à ne pas établir de discrimination entre eux.»
Selon M. Krichen, l'appel de M. Khademi est «en contradiction avec les principes de la liberté de croyance et de conscience, et de l'Etat civil inscrits dans le texte de la nouvelle constitution.»
I. B.