Amina Sboui, membre tunisienne de Femen, comparaîtra de nouveau devant les juges, le lundi 22 juillet, au tribunal cantonal de Msaken, à 140 km au sud de Tunis.
La jeune femme (19 ans), incarcérée depuis le 9 mai, pour avoir... tagué le mot Femen sur le muret d'un cimetière à Kairouan, doit répondre d'une nouvelle inculpation, outrage et diffamation de fonctionnaire, liée à un incident survenu dans la prison de Messadine où elle se trouve depuis deux mois.
Le Comité de soutien d'Amina lance un appel à «toutes les organisations et associations de défense des droits humains, toutes les associations citoyennes, l'Ordre des Avocats, les instances internationales concernées, ainsi que toutes les femmes et tous les hommes libres qui tiennent à vivre pleinement leur citoyenneté» à assister au procès de Msaken, «pour exprimer leur soutien à Amina et leur opposition à la tyrannie, à l'obscurantisme et à l'exclusion».
Tout en espérant qu'Amina «trouvera en face d'elle une cour impartiale et juste», le Comité se permet de rêver que «parmi les gardiennes et les gardiens de prison, il s'en trouvera quelques uns qui s'en référeront bien à leur conscience.»
Dans un message envoyé de sa prison, en date du 19 juillet, Amina, qui semble garder un bon moral, écrit : «Je n'ai pas peur... Que je sois gardée en prison pour longtemps cela ne m'importe pas. Je ne suis pas folle, je suis libre. Je suis derrière les barreaux mais je me sens plus libre que beaucoup de gens qui sont à l'extérieur. Être derrière les barreaux n'est pas plus dur que d'être à l'extérieur à regarder la dictature religieuse s'emparer de la Tunisie.»
I. B.