Après Bilel Chaouachi, porte-parole du courant salafiste, et Seyfeddine Raïes, porte-parole d'Ansar Al Charia, le tour est à un autre extrémiste religieux Saber Ragoubi d'intégrer la fonction publique.
Ce dernier, on le sait, a été condamné à mort pour avoir appartenu à un réseau terroriste lors des évènements de Soliman, en décembre 2006 et janvier 2007, et amnistié après la révolution, en janvier 2011.
L'hebdomadaire arabophone ''Akher Khabar'' a annoncé, dans sa livraison du mardi 23 juillet, que Saber Ragoubi vient de décrocher un poste de fonctionnaire à la Délégation régionale de l'Agriculture de Sousse.
Saber Ragoubi a été condamné à mort en Tunisie après avoir été reconnu coupable d'atteinte à la sécurité nationale et d'actes terroristes. Le jeune homme, qui n'a cessé de clamer son innocence, n'a pas bénéficié d'un procès équitable et il a été déclaré coupable sur la base d'«aveux» qui, selon son témoignage, lui ont été arrachés sous la torture. C'est sa version des faits. Il n'en est pas moins qu'il est réputé pour son extrémisme religieux.
''Akher Khabar'' a rappelé qu'il y a quelques mois, Bilel Chaouachi a été fonctionnaire au Commissariat régional de l'Enseignement supérieur à Tunis I, tout comme Seifeddine Raïes, un autre activiste salafiste, dans le secteur de l'enseignement à Kairouan.
Depuis quelques semaines, plusieurs membres des Ligues de la protection de la révolution (LPR), des milices violentes au service d'Ennahdha, ont intégré la fonction publique, et notamment dans les ministères du Transport, de l'Agriculture, de l'Emploi et de la Santé... Exemple: Recoba (Mohamed Amine Agrebi de son vrai nom), l'un des éléments les plus virulents des LPR, qui vient d'intégrer le ministère de l'Emploi. On pourrait qualifier ce phénomène le "dumping social islamiste".
Plus de 200.000 diplômés chômeurs disposant de diplômes et de qualifications autrement plus importants que ceux de Recoba attendent toujours... un emploi, et certains depuis plus d'une une dizaine d'années.
Z. A.