Le siège du gouvernorat de Siliana (centre) est «tombé» pacifiquement aux mains des citoyens. Sans heurts ou violence, et en présence de l'armée, qui s'est gardée d'user du feu pour disperser les assaillant.
Un groupe d'habitants de Siliana, pour la plupart des diplômés chômeurs et des femmes, ont pris d'assaut dimanche le siège de leur gouvernorat (préfecture).
Les forces de l'ordre ne sont pas intervenues et les unités de l'armée n'ont pas bougé.
Les citoyens ont entonné l'hymne national et exprimé leur colère contre Ennahdha, contre la soi-disant «légitimité», devenue obsolète depuis le 23 octobre 2012, et contre Rached Ghannouchi, considéré comme responsable de l'assassinat de Lotfi Nagdh (octobre 2012), Chokri Belaïd (février 2013) et Mohamed Brahmi, tué jeudi dernier à sortie de chez lui.
Les manifestants ont notamment appelé à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et du gouvernement et à la nomination d'un gouvernement de salut national.
Fin novembre et début décembre 2012, les hommes du chef de l'actuel gouvernement, Ali Laârayedh, alors ministre de l'Intérieur, avaient durement réprimé les manifestants à Siliana en tirant sur eux des bombes lacrymogènes et des balles de chevrotine faisant plusieurs blessés graves, dont plusieurs ont perdu la vue.
Z. A.