Le cheikh Farid Beji, estime qu'Ansar Al-Charia est une organisation terroriste et qu'il faut donc la «traiter» en tant que telle et mettre les moyens nécessaires pour ne pas la laisser gagner du terrain parmi les jeunes tunisiens.
M. Béji, le président de l'association Dar Al Hadith Zeitouni, qui parlait mercredi soir sur Nessma TV, estime, par ailleurs, que la non-arrestation d'Abou Iyadh, leader de cette organisation, recherché depuis l'attaque de l'ambassade américaine à Tunis, le 14 septembre 2012, n'a fait que renforcer l'insécurité, le terrorisme et le chaos sociopolitique que traverse la Tunisie.
Il est à rappeler qu'Abou Iyadh est soupçonné de liens avec le Front Al-Nosra en Syrie (affilié à Al Qaïda) et d'envoi de Tunisiens pour le jihad dans ce pays. Cet extrémiste, rappelons-le, a fait la guerre d'Afghanistan, avant d'être arrêté en Turquie et livré à la Tunisie, en 2009, où il a été incarcéré. Il a été libéré à la faveur de l'amnistie générale décidée par le premier gouvernement post-révolution, comme des certaines d'autres extrémistes religieux jugés et condamnés sou l'ancien régime.
En mai dernier, Abou Iyadh a appelé à combattre les forces de sécurité, qualifiées de «taghout» (traduire par mécréants ou ennemis de l'islam), parce que son organisation a été empêchée de tenir son 2e congrès à Kairouan.
Selon les autorités, les Ansar Al-Chariâ contrôle plusieurs dizaines de mosquées à travers la république, qui leur servent de lieu de prêche et de prosélytisme. Dans la mosquée de Douar Hicher, la police a trouvé une cache d'armes.
Selon le cheikh Farid Béji, les membres d'Ansar Al-Chariâ sont d'obédience wahhabite, salafiste et jihadiste, complètement étrangère à l'islam sunnite achaarite modéré des Tunisiens, et ils manquent de «culture religieuse».
Le cheikh a d'ailleurs été agressé, dimanche 21 juillet, peu de temps avant la rupture du jeûne, par une personne qu'il a qualifié de «salafiste wahhabite».
Y. N. M.