Des Tunisiens et amis de la Tunisie en France ont organisé, vendredi soir, Place de la République à Paris (11e), un rassemblement de soutien au Sit-in Errahil au Bardo, qui appelle à la dissolution de l'Assemblée nationale constituante (ANC) et du gouvernement provisoire.
Par Yusra N. M'hiri
Les dizaines de manifestants, qui ont partagé un dîner d'iftar, dans une ambiance conviviale, étaient tous assis par terre, sans pancarte, ni slogan, mais avec juste des bougies allumées... Ils se sont recueillis à la mémoire de tous les Tunisiens morts pour la patrie, et notamment le dirigeant du Front populaire Chokri Belaïd (6 février), le député de l'opposition Mohamed Brahmi (25 juillet) et les 8 soldats au Mont Chaambi, assassiné le 29 juillet par des terroristes proches d'Al-Qaïda.
«Manifester, ce n'est pas seulement marcher en criant des slogans. Nous sommes au 21e siècle, et on peut s'exprimer autrement, par la musique, le chant et l'art en général», explique Mohamed, Tunisien résident en France depuis plus de 1à ans.
Une manifestation pacifique dans une ambiance conviviale.
En effet, des solistes à la guitare et au oud, ont joué de la musique, des notes douces et tristes, pour accompagner des poèmes de circonstance dédiés à la nation meurtrie.
«Les Tunisiens sont aujourd'hui divisés. Je me souviens de la révolution, lorsqu'un seul drapeau flottait, celui de la Tunisie. Aujourd'hui, nous avons des Tunisiens qui se battent pour des partis différents jusqu'à en oublier l'essentiel. Quant à Ennahdha, il est temps qu'il lâche le pouvoir. Deux ans de galère, voilà ce que nous devons retenir de leur pitoyable prestation», explique Maya, française d'origine tunisienne.
Tunisiens d'ici, Tunisiens de là-bas, même combat pour la liberté.
Cet évènement à été organisé par Walid Zarrouk, un Parisien originaire de Tunisie, et qui prône l'union nationale, l'amour et la paix, pour que la Tunisie puisse avancer. Il explique: «La poésie est plus violente que les bombes; le regard est plus perçant qu'une balle; le silence est plus assourdissant qu'un mensonge et l'évidence est là! J'ai choisi d'organiser cet événement parce qu'il est pacifique, mais tout en sachant que notre silence sera entendu jusqu'a Bardo».
Y. N. M.
Illustration: Photographies de Karim Bouaaja.