Le présumé terroriste Mohamed Habib Amri, arrêté le 7 août, n'a pas tardé à passer aux aveux. Il avait sur lui un téléphone cellulaire contenant la vidéo du massacre de 8 militaires, le 29 juillet, au Mont Chaambi.
Le présumé terroriste (23 ans) est originaire de Mziraâ de la délégation de Foussana, dans le gouvernorat de Kasserine (centre-ouest). Il a été arrêté la veille de l'Aïd El Fitr, et aurait, selon ''Attounissia'', combattu au Mali avant de retourner en Tunisie et de se retrancher dans le Mont Chaambi.
Selon la même source, Mohamed Habib Amri a été aperçu le 6 août, une heure après la rupture du jeûne, par un habitant d'Awled Massaoûd. Ce dernier a rapidement composé le 197 donnant l'alerte à la police. Il a parlé d'un homme habillé en qamis afghan et armé d'un Kalachnikov et qui descendait du Mont Chaambi.
Les forces de sécurité, soutenues par des éléments de la Brigade antiterroriste, se sont dépêchées sur les lieux et encerclé la zone. L'homme a été arrêté le lendemain. Sous son qamis, il portait un uniforme militaire et dissimulait un kalachnikov, des munitions, des jumelles de vision de nuit, probablement prises aux militaires assassinés quelques jours auparavant.
Lors de son interrogatoire, Mohamed Habib Amri a avoué qu'il comptait, avec 3 autres jihadistes, attaquer le poste de la Garde nationale de Foussana. Il a aussi avoué avoir participé avec 16 autres jihadistes (dont des Algériens) au massacre des militaires, le 29 juillet.
Mohamed Habib Amri a également raconté qu'il a lui même tiré des coups de feu sur les militaires et filmé la scène de l'égorgement de 5 soldats parmi les 8 ayant été pris dans l'embuscade.
Selon lui aussi, l'un des terroristes a tenté de décapiter l'une des victimes, pour se prendre en photo souvenir avec la tête d'un militaire égorgé. Mais faute de temps et de crainte qu'ils soient repérés et capturés, l'émir du groupe l'en a empêché.
Toujours selon les aveux de Mohamed Habib Amri, publiés par ''Attounissia'', le groupe des jihadistes retranchés au Mont Chaambi est composé d'Algériens, de Nigériens et de Mauritaniens mais la majorité est tunisienne. Il y aurait aussi une cellule qui les ravitaille, basée à la Cité Ezzouhour, à Kasserine.
Suite à ces aveux, la police a fait des descentes à la Cité Ennour, Foussana, Cité Ezzouhour, Sbeitla, Bouzaquem, et pris d'assaut des mosquées et des maisons. Bilan: 10 personnes ont été arrêtées. Elles sont soupçonnées d'avoir ravitaillé les terroristes.
Z. A.