Des jeunes activistes tunisiens se sont rassemblés, aujourd'hui, à la place des Droits de l'Homme, à Tunis. Entrés en grève de la faim symbolique (une journée), ils protestent «contre la nouvelle dictature qui s'installe en Tunisie».
Par Yüsra N. M'hiri
Le groupe est composé notamment de Bassem Bouguerra, Sofiane Chourabi, Lina Ben Mhenni, Hind Meddeb. Tous souhaitent exprimer, à travers cette grève de la faim symbolique, leur mécontentement et leur colère allant jusqu'au ras-le-bol, vis-à-vis de la situation en Tunisie.
«Marre de la situation actuelle qui est le fruit d'une politique déficiente, qui plus est tourne le dos aux objectifs de la révolution» (de janvier 2011, NDLR), explique Bassem Bouguerra.
Le groupe souhaite aussi s'unir pour former une force et montrer que la jeunesse tunisienne est encore présente et est capable de peser sur la décision politique.
Ces jeunes activistes qui, pour la plupart, ont participé à la révolte populaire entre le 17 décembre 2010 et le 14 janvier 2012, contribué de manière active à la chute de la dictature de Ben Ali et accompagné le processus postrévolutionnaire, s'indignent «des arrestations arbitraires et des procès intentés aux journalistes, activistes, politiciens et simples citoyens qui exercent leur droit à la liberté d'expression».
Ils ont été rejoints dans leur protestation, à la place des Droits de l'Homme, par le chroniqueur Haythem Mekki et Jihed Mabrouk, blessé de la révolution devenu activiste politique.
Azyz Amami et Haythem Mekki répondent aux questions des journalistes.
Dans une ambiance plutôt bon enfant, les grévistes de la faim ont fait part tout de même d'une profonde amertume face à un vide sociopolitique et à une crise économique qui ébranlent profondément le pays. Tout en promettant d'être présents pour la patrie.
Les participants à la grève de la faim :
Sofiane Chourabi, Lina Ben Mhenni, Skander Ben Hamda, Wala Kasmi, Nadia Khiari, Henda Chennaoui, Hind Meddeb, Abdelkarim Ben Abdallah, Radwan Abdallah, Azyz Amami, Karim Bouzouita, Bassem Bouguerra, Anis Ayadi et Fatma Riahi.