Mohamed Lajmi, ex-directeur du district de sécurité de l’Ariana, affirme dans une interview à ‘‘Assabahnews’’, n’avoir pas été alerté de l’existence d’un projet d’assassinat du député de l’opposition Mohamed Brahmi.
Le responsable sécuritaire, qui était en poste dans une région ayant été le théâtre de deux assassinats politiques : du dirigeant du Front populaire Chokri Belaïd, le 6 février 2013, et du député de l’opposition Mohamed Brahmi, le 25 juillet 2013, a été accusé de laxisme voire de complicité avec les assassins pour n’avoir pas assuré la sécurité des deux dirigeants assassinés. En guise de défense, M. Lajmi décline toute responsabilité dans l’échec de l’opération d’arrestation de Boubaker El Hakim, présumé assassin de Mohamed Brahmi, actuellement en fuite, car, a-t-il expliqué, cette opération a été menée par les unités spéciales antiterroristes et le district de l’Ariana n’en a pas été informé. En d’autres termes, si Boubaker El Hakim a été alerté de l’opération d’arrestation dont il était la cible, l’information lui a été transmise par une autre partie. Reste à savoir laquelle, alors que tous les soupçons s’orientent vers le fameux appareil sécuritaire parallèle au sein du ministère de l’Intérieur inféodé au parti islamiste Ennahdha (au pouvoir). Concernant l’alerte de la CIA, le service de renseignement américain, en date du 11 juillet, relative au projet d’assassinat de Mohamed Brahmi par un groupe salafiste, M. Lajmi a expliqué que le district de police de l’Ariana n’a pas reçu cette alerte, dont l’analyse n’est, d’ailleurs, pas de son ressort. Il a ajouté, pour décliner sa responsabilité dans l’assassinat, qu’il était personnellement en vacances entre le 12 et le 22 juillet et n’a reçu, durant cette période, aucune information relative au projet d’assassinat. Si elles permettent d’«innocenter» M. Lajmi, les déclarations du responsable sécuritaire accablent davantage ses chefs hiérarchiques, dont le rôle, dans cette affaire et dans bien d’autres, reste à clarifier. L’opinion publique a le droit de savoir et les responsabilités doivent être délimitées. Et les responsables sanctionnés sinon même jugés... I. B. |