hassen ghodhbani 9 19L’avocat Hassan Ghodhbani s’est présenté aux autorités sécuritaires pour leur demander d’identifier le barbu qui le poursuit, une vidéo à l’appui.

Le ministère de l’Intérieur a pris au sérieux l’affaire et lui a assuré une protection rapprochée.

La vidéo, qui lui a été livrée par la direction d’un centre commercial, apporte la preuve que M. Ghodbani a été sérieusement poursuivi par un barbu alors qu’il était en train de faire ses courses. Par mesure de sécurité, l’avocat a remis cette vidéo aux services sécuritaires.

«Si l’heure de ma mort est arrivée, on ne peut rien changer. Dommage, tous les barbus sont devenus aujourd’hui pour une majorité de Tunisiens des suspects. Personnellement, et tout le monde le sait, je suis entièrement contre le classement de tout cette mouvance (par allusion à Ansar Charia, NDLR) sur la liste des terroristes. Je suis vraiment contre cette erreur et mes frères de ce courant religieux le savent très bien. Les menaces pourraient venir aussi d’une autre partie», a précisé Hassen Ghodhbani.

Dans une interview publiée par le quotidien ‘‘Attounissia’’ dans sa livraison du 2 septembre 2013, l’avocat a exprimé sa crainte de voir en Tunisie devenir une grande prison à l’image de Guantanamo. Il a notamment conseillé, dans la même interview, les autorités de revenir sur leur décision de classer Ansar Charia sur la liste des organisations terroristes, comme l’a fait «à tort» Washington au lendemain du 11 Septembre 2001 avec Al-Qaïda et Oussama Ben Laden.

L’avocat craint que la Tunisie ait donné l’occasion à plusieurs terroristes de passer à l’acte en faisant porter le chapeau à Ansar Charia.

Me Ghodhbani est avocat au Conseil d’Etat et à la Cour de cassation. Il était un membre fondateur du Mouvement islamiste (aujourd’hui Ennahdha), mais qui a pris ses distances de ce mouvement dès la fin des années 1980.

Z. A.