lotfi ben jeddou anc 9 24Le ministère de l’Intérieur affirme, dans un communiqué rendu public lundi, avoir démantelé plusieurs réseaux d’envoi de Tunisiens au jihad à l’étranger et arrêté plus de 80 éléments.

Le ministère de l’Intérieur, qui réagissait aux commentaires suscités par l’intervention, le 19 septembre, de Lotfi Ben Jeddou, ministre de l’Intérieur, devant l’Assemblée nationale constituante (ANC), au cours de laquelle il a parlé du phénomène des Tunisiennes qui vont pratiquer le «jihad nikah» (prostitution halal au nom de la guerre sainte) en Syrie, a cru devoir préciser que ce phénomène n’est pas spécifique à la Tunisie et concerne plusieurs autres pays.

Le communiqué a parlé de «quelques cas», qui «constituent un danger pour la société et pour l’image de la Tunisie à l’étranger». Ils ont été évoqués par le ministre «dans le cadre du devoir de transparence et du droit du citoyen à l’information».

Des sources médiatiques ont avancé les chiffres de plus de 2000 Tunisiens impliqués dans le jihad en Syrie et plus de 200 Tunisiennes pratiquant ou ayant pratiqué le «jihad nikah» dans ce pays. Nombre d’entre elles ont donné naissance à des enfants sous x. On parle aussi du cas d’une jeune femme qui a découvert, après son retour en Tunisie, qu’elle a été contaminée par le virus du sida.

Le gouvernement tunisien, dirigé par les islamistes d’Ennahdha, est très impliqué dans la lutte contre le régime de Bachar Al Assad en Syrie. Aussi essaie-t-il de minimiser l’ampleur de ce phénomène, alors que des groupes extrémistes, sévissant partout dans le pays, continuent de recruter les jeunes et de les envoyer se faire tuer en Syrie.

I. B.