Selon une étude dont l’hebdomadaire ‘‘Die Zeit’’ a publié des extraits mercredi, les Allemands s’inquiètent davantage de l’Islam que les autres Européens.
«Par rapport à la France, aux Pays-Bas, au Danemark, prédomine en Allemagne une compréhension rigide et intolérante des religions étrangères», explique le responsable de cette étude universitaire, le sociologue Detlef Pollack.
L’Islam associé au mot fanatisme
La plupart des Allemands ne voient quasiment aucun aspect positif dans l’Islam, a-t-il précisé dans un entretien au magazine paru aujourd’hui.
Seuls 28,4% des Allemands de l’ouest et 19,5% des Allemands de l’est estiment que les musulmans doivent avoir le droit de construire des mosquées et des minarets en Allemagne, selon cette étude réalisée auprès de 1.000 personnes dans chacune des deux parties de l’Allemagne, en France, au Danemark, aux Pays-Bas et au Portugal.
Ils sont en revanche 55,4% des Danois, 65,6% des Français, 67,1% des Néerlandais et 73,5% des Portugais à estimer que les musulmans doivent y être autorisés.
Les Suisses ont approuvé en 2009 à 57,5% une réforme de la Constitution helvétique interdisant la construction de nouveaux minarets, soulevant un tollé dans le monde.
Quelque 72,6% des Allemands de l’ouest et 70,5% des Allemands de l’est associent à l’Islam le mot fanatisme, contre 69,2% des Danois, 40,9% des Français, 73,7% des Néerlandais et 54,3% des Portugais.
Le «potentiel conflictuel» de l’Islam !
«L’Islam est vu de manière très critique dans tous les pays européens», estime M. Pollack. «Tous mettent en avant le potentiel conflictuel» de l’Islam, selon lui. «Mais les autres pays peuvent également voir des aspects positifs dans l’islam».
L’Allemagne a connu ces derniers mois un débat violent sur l’intégration des étrangers, en particulier des musulmans. Le président fédéral, Christian Wulff, avait notamment suscité un âpre débat en affirmant que l’islam appartenait désormais à l’Allemagne.