kamel eltaief 11 4L’homme d’affaires Kamel Eltaïef, auditionné, lundi, par le juge d’instruction de la 5e chambre du tribunal de Tunis, dans une affaire de complot contre la sûreté de l’Etat, a été laissé en liberté.

Bochra Belhadj Hmida, qui fait partie de la vingtaine d’avocats mobilisés pour défendre M. Letaief, jointe au téléphone par Kapitalis, a déclaré: «Nous avons seulement demandé le report de l’affaire. Mais le juge d’instruction de la 5e chambre a décidé le transfert du dossier à un autre juge d’instruction, ainsi que le report de l’affaire à une date ultérieure, qui n’a pas été fixée».

Le juge d’instruction, qui instruisait l’affaire, s’est rendu, samedi, en personne, au domicile de M. Eltaïef, à Sidi Bou Saïd, dans la banlieue nord de Tunis, pour faire exécuter un mandat de dépôt émis à l’encontre de l’intéressé.

Le juge d’instruction, qui était accompagné d’une brigade de la garde nationale, voulait faire exécuter le mandat de dépôt ou, selon d’autres sources, auditionner l’homme d’affaires chez lui. Aucune des deux tâches n’a pu être exécutée.

La mascarade de Sidi Bou Saïd est une première dans les annales de la justice tunisienne. C’est une énormité qui n’honore pas la justice tunisienne, s’indignent plusieurs avocats.

Intervenant sur Al Moutawasset, chaine de télévision progouvernemental, Khaled Ayari, le procureur général de la république, s’est indigné ouvertement du déplacement du magistrat, qu’il a jugé illégal. Selon lui, le juge d’instruction n’aurait pas dû se déplacer pour faire exécuter un mandat de dépôt sans en informer le ministère public. Ambiance...

Z. A.