Les agents de la municipalité de Médenine (sud-est) ont refusé aujourd’hui d’inscrire dans les registres de l’état civil un nouveau-né, auquel le père a choisi le prénom de Socrate.
Dans les bureaux municipaux de Médenine, il y a eu aujourd’hui une tension entre les agents et le père d’un garçon qui vient de naître, rapportent nos collègues d’‘‘Arabesque’’. Et pour cause : les agents ont refusé d’attribuer le prénom de Socrate à un bébé tunisien, estimant que ce prénom n’est pas digne d’un musulman. Le papa, pour sa part, a tenu à donner à son fils ce prénom qui rappelle la grandeur d’un homme tué alors qu’il défendait la patrie: Socrate Cherni, originaire du Kef (nord-ouest), l’un des 6 agents de la garde nationale tués, le 23 octobre, par un groupe terroriste, à Sidi Ali Ben Aôun (Sidi Bouzid). Depuis, plusieurs parents ont choisi de donner à leur nouveau-né le prénom de ce martyr de la Tunisie, qui ne semble pas être du goût de certains agents municipaux dont on peut imaginer aisément l’obédience idéologique fondamentaliste religieuse. L’administration publique, ne doit-elle pas être neutre et au service des citoyens? Z. A. Illustration: Le martyr Socrate Cherni, héros national, mais pas pour les agents de la municipalité de Médenine |