Pour sa première édition après la révolution, le Bazar diplomatique, une tradition caritative qui a désormais ses adeptes, a été marqué, dimanche, par la participation de 41 pays et organisations. Un succès apparent.

Par Anouar Hnaine

Dimanche 25 novembre, 11 heures. Le public a commencé à affluer vers le Palais des Congrès, avenue Mohamed V, à Tunis. Une seule porte d'entrée pour tout le monde, mesures de sécurité? Pourtant, pas d'agent pour la détection des métaux, pas de sas de protection.

Deux dinars l'entrée, des familles avec enfants, cousins et copains, premier stand, grand et large qui borne le hall, des femmes et jeunes filles de toutes nationalités derrière une longue table, de petits raviers plantés d'un drapeau, chinois, japonais, autrichien, marocain, français, suisse, algérien, portugais, libanais... des plats à 3 ou 5 dinars la portion qui s'arrachent; des discussions sur le contenu des aliments.

HAlima Gouyette au stand de la France.

Une action caritative qui fait courir les bénévoles

A l'intérieur, ça se bouscule autour des stands assez exigus, plus d'une trentaine de pays, des produits d'artisanat, de la gastronomie, des avis sont exposés sur tel tissu indien ou un soliflore en porcelaine.

Les épouses des chefs de mission diplomatiques et les représentants des organisations internationales sont au complet: le premier Bazar diplomatique après la révolution a ouvert ses portes pour une journée entre 10 et 15 heures. 41 pays et organisations présentes. Succès apparent.

Le Bazar est une tradition caritative dont le but est de recueillir des fonds, les recettes des ventes sont destinées à aider des associations et des organisations locales, telles que les associations d'aide à l'enfance, aux vieillards ou aux nécessiteux qui travaillent dans le champ social et économique.

Des jeunes volontaires en tee-shirt derrière le stand ''1 enfant, 1 espoir'', une association qui a pour but d'apporter un soutien régulier et durable aux enfants vulnérables, issus de milieux défavorisés. Le champ d'action de l'association est l'enfant, la famille et l'entourage proche.

Plus loin, derrière le stand de France, des jeunes filles s'affairent, parmi elles, l'épouse de l'ambassadeur Halima Gouyette emballe du fromage, donne le prix, échange quelques mots de bienvenue.

Devant son stand, la foule grandit, sur l'étal, le trio gagnant de la gastronomie, des fromages célèbres, des vins de région et des parfums de marque de différents prix. En peu de temps le public visiblement francophile a raflé tous les produits.

«Je suis très enthousiaste à l'idée de faire quelque chose de cet ordre, c'est la première fois que je participe à cette opération de bienfaisance, on suivra de bout en bout le parcours des recettes pour qu'elles soient utilisées à bon escient», nous déclare Halima.

Son excellence Luis Ramos tient lui-même la caisse au stand du Portugal.

Le partage et l'échange pour conjurer la déprime

Les autres stands ne désemplissent pas, des clochettes en porcelaine, des nappes de table chez les Russes, de la confiture, des eaux de vie chez les Serbes, les Brésiliens exposent même des chaussettes de marque française à des bas prix, des tissus en lin.

Derrière le stand du Portugal, l'ambassadeur Luis Ramos, tient lui-même la caisse, sa femme. «C'est la première fois que j'assiste au Bazar, l'occasion pour nous à la fois de participer à la collecte de fond pour les nécessiteux et de montrer nos produits». Sur son stand, du porto qui a disparu rapidement, du savon naturel et autres châles tissés et colorés.

Longue file devant les tables de restauration, le public attend le résultat du tombola qui sera proclamé à 15h. Quelques épouses d'ambassadeurs montent sur le podium, plusieurs prix sont remis, des applaudissements.

Succès sur toute la ligne, le partage, l'échange, c'est la plus belle chose qu'on puisse faire dans un pays qui s'enfonce dans la déprime. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine.