Les habitants de Siliana ont observé, mercredi, une grève générale, pour marquer le 1er anniversaire de leur soulèvement mâté violemment par les agents de l’ordre, qui ont fait des centaines de blessés, dont certains irrémédiablement atteints aux yeux.
Le taux de réussite de la grève a dépassé les 90%, selon les estimations du secrétaire général de l'Union régionale du travail (URT), Nejib Sebti Jebali. Le responsable syndical a indiqué que la vie économique et sociale de la région a été paralysée, suite à cette grève, qui a touché les établissements publics et privés. Solidarité active de la société civile Une marche a aussi été organisée à laquelle ont pris part des milliers de citoyens, encadrés par des dirigeants politiques et syndicaux et des représentants de la société civile locale. Etaient présents notamment, Hamma Hammami, leader du Front populaire, Radhia Nasraoui, présidente de l'Association de lutte contre la torture en Tunisie (ALCTT), Basma Khalfaoui, la veuve du dirigeant de gauche assassiné Chokri Belaïd, et plusieurs députés de l’opposition, comme Iyad Dahmani (Parti républicain) et Salma Baccar (Al-Massar), Messaoud Romdhani, vice-président de la ligue tunisienne des droits de l'homme (LTDH) et membre de la commission indépendante chargée d'enquêter sur les événements de Siliana. Ces actions ont été organisées pour commémorer le soulèvement des habitants de Siliana en novembre 2012 pour revendiquer le droit à un développement équitable et le départ de l’ex-gouverneur de la région, qui s’est illustré par son allégeance aveugle au parti islamiste Ennahdha. Une année après, rien n’a changé et la région continue d'être marginalisée. En novembre 2012, les habitants de Siliana, dans un geste symbolique, quittent leur ville et la laissent au gouverneur et à "son" parti Ennahdha. Des actes criminels «330 personnes ont été blessés au cours des événements de Siliana notamment des jeunes, à cause de l'utilisation abusive du gaz lacrymogène et de tirs à la chevrotine. Parmi les blessés, 173 jeunes n'ont pas reçu les soins médicaux nécessités par leur état», a indiqué Nejib Sebti Jebali, cité par l’agence Tap. Le secrétaire général adjoint de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT), Belgacem Ayari, cité par la même agence, a qualifié, de son côté, les violences policières contre les habitants de Siliana d'«actes criminels». «Cette grève marque la solidarité de l'UGTT avec les habitants de Siliana et le soutien de leurs justes revendications, notamment le droit au développement et à l'emploi», a souligné le dirigeant syndical, ajoutant que «la région continue d'être marginalisée et n'a bénéficié d'aucun grand projet digne de ce nom». I. B. |