Des membres de l’Union générale des étudiants de Tunisie (Uget) voudraient suspendre les cours à la Faculté des lettres de Manouba pour protester contre les agressions dont ils ont fait l'objet, jeudi, de la part d'éléments salutistes.
Alors que des membres de l’Union générale des étudiants de Tunis (UGET) célébraient hier l’anniversaire du soulèvement de Siliana à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Manouba, des éléments salafistes les ont attaqués, détruisant stands et équipements, bousculant des étudiants, déchirant des portraits de Chokri Belaïd… La commémoration a tourné à la bagarre. Les étudiants agressés sont Raja Amri, Wafa Kharfi, Chokri Kasâaoui, Haythem Abidi, Tarek M'Hamdi et Ghassen Ben Jannet. La célébration par l’Uget (gauche) d’un événement au cours duquel des manifestants ont protesté contre le gouverneur islamiste de la région et un gouvernement jugé incompétent, et se sont fait violenter par les agents de l’ordre, a déplu à certains éléments islamistes, qui ont investi les lieux et agressé les étudiants ayant organisé l’événement. Les représentants de l’Uget devaient se réunir jeudi matin avec le conseil scientifique de la faculté pour étudier la possibilité de suspendre les cours en guise de protestation contre cette agression. Mais ils n’ont pu être reçus par les responsables de l’université. La réunion a donc été reportée. L’attaque des étudiants à l’intérieur des établissements universitaires par des éléments salafistes est devenue monnaie courante en Tunisie. Les autorités laissent faire ou évitent de se pencher sérieusement sur ces violences et de prendre les mesures nécessaires pour y mettre fin. Y. N. M. Illustration: photo d'archives. |