Wassim Jelassi (23 ans), époux de la Britannique, Amy Jelassi (19 ans), ne pourra pas assister à la naissance de son enfant, parce que le ministère britannique de l'Intérieur a refusé de lui donner un visa.
Par Marwan Chahla
Les voies de l'amour sont impénétrables. Nous le savions déjà. Elles deviennent encore plus complexes lorsque les administrations, leurs paperasseries et leur rigorisme viennent s'en mêler.
La romance a commencé en septembre 2010
Deux jeunes tourtereaux, Wassim et Amy Jelassi, un jeune Tunisien (23 ans) et une jeune Anglaise (19 ans), viennent d'apprendre cette leçon à leurs dépens. Amy, si rien n'est fait pour corriger l'application à la lettre de la loi britannique, donnera naissance à leur fille en l'absence de Wassim qui sera à plus de 1.700 kilomètres de l'Angleterre. Parce que la police des frontières britanniques en a voulu ainsi.
C'est ce que rapporte, lundi, sur son site web, le quotidien anglais le ''Nottingham Post''. Le Home Office, c'est-à-dire le ministère de l'Intérieur britannique, a rejeté la demande de visa de Wassim Jelassi.
Ainsi, la petite histoire de deux jeunes gens qui aurait pu se contenter du minimum («le ciel, le soleil et la mer», comme dirait la chanson) a pris une autre tournure. Elle est devenue une histoire d'amour sur laquelle sont venues se greffer les complications administratives qui ne font pas dans le détail et ne s'embarrassent pas de sentiments.
La romance d'Amy et de Wassim a commencé en septembre 2010, lorsque la jeune Anglaise, alors âgée de 16 ans, a visité la Tunisie pour la première fois. Depuis cette date, rapporte le ''Nottingham Post'', elle s'est trouvée dans l'obligation de faire le voyage en Tunisie 3 ou 4 fois par an, et le couple a célébré cette semaine le premier anniversaire de leur mariage.
Une pétition de soutien
Les responsables du Home Office sont catégoriques: pour eux, si Wassim Jelassi obtient un visa de séjour, il ne quittera plus l'Angleterre. Ce à quoi le couple oppose que Wassim n'envisage pas de s'installer (avec sa petite famille) en Grande Bretagne et qu'il n'a besoin, pour l'instant, que d'un visa qui lui permettrait d'être présent le jour de la naissance de sa fille, c'est-à-dire le 30 décembre prochain.
Amy, originaire de Ringleas, Cotgrave (centre de l'Angleterre), se désole pour son époux tunisien et le père de sa future fille: «Je suis navrée pour lui. Je me demande ce qui peut laisser croire aux autorités que Wassim dépassera la durée légale de son visa de séjour touristique».
La très jeune future mère ne désarme pas pour autant. Elle trouve de l'énergie et du temps pour faire circuler, sur le site ''38 Degrees'' et sur Facebook, une pétition de soutien qu'elle a intitulée «Ne me laissez pas mettre au monde notre fille en l'absence de son père!»
Nous suivrons cette belle histoire d'amour impossible qui vaut, à nos yeux, celle de Roméo et Juliette. En espérant que Shakespeare ne nous en voudra pas pour cette comparaison.
Source: ''Nottingham Post''.
Illustration: Amy Jelassi, enceinte d'un enfant tuniso-britannique.