Les médecins internes et résidents, ainsi que les médecins hospitalo-universitaires, observent, à partir d’aujourd’hui, vendredi 3 janvier, une grève générale qui se poursuivra jusqu'au 7 janvier.
Selma Maâla, membre du syndicat des médecins internes et résidents, a indiqué, lors d'un point de presse, jeudi, à la Faculté de Médecine à Tunis, que la grève sera observée pour protester contre le blocage des négociations avec le ministère de la Santé, qui refuse toujours de traiter sérieusement les problèmes du secteur de la santé publique, notamment dans les régions intérieures, et qui s'attache à appliquer la loi obligeant les médecins spécialistes à travailler pendant 3 ans dans ces régions avant de pouvoir s’installer à leur propre compte. «Le projet de loi 38/2013 ne sert pas les intérêts des habitants des zones intérieures tel que l'affirme l'autorité de tutelle», a souligné Mme Maâla. «C'est une loi qui néglige le manque chronique d'équipements, de matériel médical et de cadres paramédicaux dans les établissements de santé situés à l'intérieur du pays et qui se limite à l'envoi de jeunes médecins qui ont besoin d'encadrement», a-t-elle ajouté. Mme Maâla a appelé au respect des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), au titre de l'année 2013, stipulant, notamment, l'amélioration des conditions de vie des travailleurs dans le secteur de la santé, la garantie d'un climat de travail sécurisé et l'établissement d'une bonne communication entre les cadres médicaux exerçant dans les zones défavorisées et leurs confrères opérant dans les régions nanties. La responsable syndicale a, également, appelé à la reprise du dialogue national sur le secteur de la santé afin de trouver des solutions consensuelles à court et à long termes, ainsi qu'à la création de pôles régionaux de santé dont l'emplacement et les spécialités seront déterminés sur la base des résultats d'études menées sur le terrain. Habiba Mizouni, secrétaire générale du Syndicat des médecins, pharmaciens et dentistes hospitalo-universitaires a affirmé, de son côté, que le syndicat soutient les mouvements de protestation des médecins internes et résidents. Elle a réitéré le rejet de tout projet de loi imposé par la force, contraire aux conventions internationales et ne garantissant pas les conditions de sécurité et les droits des médecins hospitalo-universitaires. Pour sa part, Nabil Ben Zeineb, secrétaire général du Conseil de l'Ordre des médecins, a dénoncé les campagnes de dénigrement qui ciblent les jeunes médecins spécialistes, ajoutant que la loi relative au service obligatoire pour les médecins spécialistes est contraires aux conventions internationales ratifiées par la Tunisie. Sami Souihli, secrétaire général du Syndicat général des médecins, des pharmaciens et des médecins dentistes de la santé publique, a, pour sa part, souligné la nécessité de consolider la médecine de première ligne, comme prélude à toute réforme sérieuse du secteur de la santé en Tunisie. I. B. (avec Tap). |