hopital kasserine 1 6Les médecins n’ont pas attendu le ministère de la Santé pour se pencher sur la question de la couverture sanitaire des régions de l'intérieur du pays. Ils présenteront une étude sur le sujet ce jeudi à Gammarth.

Commentant le conflit opposant le ministère de la Santé aux médecins internes et résidents, soutenus par tous les cadres hospitalo-universitaires et l’Ordre national des médecins, à propos du service obligatoire des jeunes médecins dans les régions instauré par une loi récemment promulguée (loi 38/2013), le Pr Zouhaier El Hechmi, chef de service à l’Hôpital psychiatrique de la Manouba, indique que «la question de la couverture sanitaire des régions de l'intérieur du pays a été étudiée depuis des mois par de nombreux experts nationaux, internationaux et les quatre facultés de médecine avec l'assistance de la Banque Mondiale.»

Selon lui, «certains politiciens ont voulu couper court en envoyant simplement dans les régions des spécialistes, surtout en gynécologie, pour une utilisation immédiate de la donne politique». N’ayant pas imaginé le tollé général qui allait suivre, «ils mettront du temps pour digérer leurs suicide politique», souligne Pr El Hechmi, qui invite ses collègues à la réunion, ce jeudi 9 janvier, à l’hôtel El Mouradi à Gammarth, à partir de 14h30, en présence des experts nationaux et internationaux, qui présenteront les résultats de l’étude.

«C'est un travail très sérieux, basé sur l'étude des besoins et qui apportera une réponse scientifique à court, moyen et long termes aux questionnements de la médecine en Tunisie», estime Pr El Hechmi.

«Pour la première fois, l'université, œuvrant d'habitude dans la discrétion académique, sera contrainte cette fois-ci, à utiliser à outrance les moyens des politiques : les médias», admet-il.

I. B.

Illustration: Hôpital régional de Kasserine.