Ronny De Smet, citoyen belge arrêté pour «pratique de la sodomie» en Tunisie et libéré la semaine dernière, témoigne, des 3 mois de prison qu’il a purgé à Sousse: «insalubrité, mauvais traitement, un enfer derrière les barreaux».
L’homme, comble de l’ironie, est agent pénitentiaire flamand à la prison de Gand, en Belgique. Venu passer des vacances en Tunisie, plus exactement à Sousse, il rencontre un jeune homme qui, comme lui, à un penchant pour l’homosexualité et entreprend avec un lui une relation. Un après-midi d’été, les deux hommes se donnent rendez-vous dans le jardin d'un hôtel abandonné où ils décident d’avoir une relation sexuelle. Pris en flagrant délit de sodomie, par des policiers en civil, ils sont arrêtés en vertu de la loi tunisienne, qui condamne les actes d’homosexualité d’une peine allant de 3 mois à 3 ans de prison. Selon M. De Smet, qui s’est confié à nos confrères de ‘‘Deredactie.be’’, le voyage en enfer a commencé dès l’arrestation et les 6 jours de détention au poste de police. Il dit avoir été victime de chantage et de tentative d’extorsion, ajoutant qu’il a résisté. «Je pense que c’est un piège et que j’ai été dénoncé», dit encore l’ex-détenu. Au procès, il a été condamné, sans avocat, à la peine maximale : 3 ans de prison ferme. Puis en appel, soutenu avec un avocat, il a écopé de 6 mois ferme, dont il purgera finalement la moitié. Durant les 3 mois et 13 jours de détention, Ronny De Smet décrit un enfer où il a vécu les pires conditions: «des cafards partout, absence d’hygiène, d’intimité et pas de lit pour dormir. Nous étions 97 dans la cellule et il n’y avait que 44 lits», s’indigne-t-il. Peu avant le nouvel an, il a été libéré et a souhaité, de retour en Belgique, dénoncer ce qu’il qualifie d’injustice. Il n’a pas indiqué s’il souhaitait se plaindre à la justice pour mauvais traitement. Ses inoubliables vacances tunisiennes (et c’est le cas de le dire) font partie du passé, et M. De Smet a repris sa vie normale et sa fonction d’agent pénitentiaire à... la prison de Gand. Y. N. M. Illustration: Prison Mornaguia lors d'une visite des autorités en 2012. |