Les forces de sécurité et de l'armée tunisiennes ont arrêté, samedi matin, près de la frontière algérienne, une quinzaine de trafiquants de drogue tunisiens et libéré deux otages, un Espagnol et un Colombien, qu'ils détenaient depuis deux mois. Une force spéciale espagnole a participé à l'opération.
Par Jorge A. Rodríguez
Faustino Orbegozo Gaztañaga, fils d'un industriel séquestré en 1981 par l'ETA, a été libéré, samedi matin, par l'armée et la police tunisienne tout près de la frontière algérienne, où il a été pris en otage par un gang de narco trafiquants en même temps qu'un citoyen colombien du nom d'Eutimio de Jesús Pino Álvarez.
C'est la famille des deux otages qui a donné l'alerte après avoir reçu une demande de rançon des preneurs d'otages en échange de leur libération.
Une équipe du «Groupe des Prises d'Otage et d'Extorsions» de «l'Unité Centrale d'intervention» (UCO) de la Guardia Civil, corps de gendarmerie militarisé espagnol, se trouvant depuis une semaine en Tunisie, a également pris part à la libération de deux otages.
Une quinzaine d'individus de diverses nationalités arrêtés près de Beni Mtir dans le gouvernorat de Jendouba (nord-ouest) et saisie de 5 autos, 4 motos , bijoux, 3 fusils de chasse, un téléphone satellitaire Thuraya, des montres luxueuses et d'importantes sommes d'argent en devises étrangères.
Orbegozo, âgé de 65 ans et domicilié à San Sébastian, a des antécédents judiciaires en lien avec le trafic de drogue. Il a été condamné à plusieurs reprises dans des affaires de trafic de cocaïne. En 1988 il a écopé de 12 ans de prison: on a saisi 30 kilos de cocaïne dissimulés dans le coffre de sa voiture lors d'un d'une opération de contrôle sur la route Bilbao-Barcelona. En 2009, il a été condamné à 9 ans d'emprisonnement après avoir été arrêté en 2005 en possession de 459 Kilos de cocaïne appartenant probablement aux paramilitaires colombiens.
D'après les premières informations ayant filtré, il semblerait que l'opération de prise d'otage en Tunisie a été précisément menée par une bande de trafiquants de drogue tunisiens sur fond de guerre entre les différents réseaux de narcotrafic dans la région.
La prise d'otage a été révélée par les familles de deux otages au commandement central de la Guardia civil à Madrid, étant donné que le Colombien accompagnant Orbegozo est résident de la localité madrilène de Tres Cantos.
Cela faisait deux mois que la famille n'avait plus de nouvelles de deux disparus. Toutefois, ce n'est que depuis une semaine que les preneurs d'otages se sont manifestés en prenant contact avec les proches des otages pour exiger le paiement d'une rançon de 150.000 euros pour chaque otage.
Une unité spéciale de la Guardia Civil espagnole prête main forte aux autorités sécuritaires tunisiennes.
Le père de Orbegozo, Saturnino Orbegozo Izaguirre a été séquestrée dans la matinée de dimanche 14 novembre 1982 par deux jeunes gens membres de l'ETA politico-militaire à Zumárraga (Gipuzkoa) alors qu'il sortait de la messe. L'industriel fut libéré le 30 décembre 1982, après 46 jours de captivité, par un sergent et 6 policiers qui l'ont découvert prisonnier au fond d'une cahute.
Traduit de l'espagnol par Abdelatif Ben Salem
Source : ''El País''