jeunes chomage banniere 1 27

A l'occasion de l'installation, lundi 27 janvier, du gouvernement Mehdi Jomaâ, des diplômés chômeurs ont lancé des campagnes de communication rappelant aux autorités que la lutte contre le chômage reste la principale priorité en Tunisie. Vidéo.

Par Yüsra N. M'hiri

Des jeunes, qui se plaignant de l'absence de perspective et d'emplois, ont mis symboliquement en vente leurs diplômes à Menzel Bouzayene, gouvernorat de Sidi Bouzid (Centre) lundi matin, pour revendiquer leur droit au travail.
Mehrez, 31 ans, a pris part à cette «vente aux enchères». Il a une maitrise en droit mais ne trouve pas de travail. «Je suis au chômage et les portes semblent se fermer de plus en plus, car les gouvernements qui se sont succédés depuis la révolution ne semblent pas se soucier des jeunes», se plaint-il à Kapitalis.

jeunes chomage 1 27 2

Dans un geste symbolique, des jeunes mettent leurs diplômes en vente pour avoir de quoi vivre. 

Son ami Mohsen a le même âge et est issu de la même promotion. Il témoigne: «Après la révolution, et comme tous les jeunes, j'ai rêvé à un meilleur avenir: travailler, fonder une famille, jouir d'une vie digne... Mais cela est resté au stade du rêve. Aujourd'hui, je n'ai aucune perspective; mes jours se suivent et se ressemblent. Les responsables ne pensent pas à créer des emplois; ils ne pensent qu'à leurs intérêts».

Mohsen espère que M. Jomaâ et ses ministres se penchent sérieusement sur le sujet et il lance un appel à l'aide.Dans ce même contexte, des jeunes ont mis en ligne une campagne décalée sur le thème du chômage des diplômés. Ils publient leurs photos, accompagnées de leur CV, et d'une vraie fausse fonction, tel que «Conseiller auprès du président du gouvernement, chargé du dossier du chômage».

Interrogé par Kapitalis, Moez, ingénieur de formation et initiateur de la campagne, a expliqué qu'il est important que le nouveau gouvernement se penche sérieusement sur le problème de l'emploi, car le chômage est une menace constante pour la stabilité du pays.

«Il faut arrêter l'hémorragie du chômage et songer à créer des emplois pour les jeunes, afin qu'ils puissent reprendre confiance en eux et contribuer à la construction du pays», a encore déclaré Moez, tout en se disant confiant quant à l'avenir de la Tunisie.