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Ali Bouzouzia, l'un des deux étudiants poignardés hier matin à la faculté de droit d'El-Manar par des inconnus, probablement des «milices islamistes», a été opéré et son état est encore critique.

Par Yüsra N. M'hiri

Deux parmi les étudiants qui observaient une grève de la faim à la faculté de droit d'El Manar, à Tunis, contre le projet de Nadhir Ben Ammou, ministre de la Justice dans le gouvernement sortant, de recruter 533 magistrats parmi les universitaires et les avocats, se sont fait poignarder, lundi 27 janvier, à 8 heures, à la faculté de droit d'El Manar, par des individus qu'ils qualifient de «milices d'Ennahdha».

Surpris dans leur sommeil, Haythem Hammami et Ali Bouzouzia, qui prenaient part à la grève de la faim, se sont fait agresser par des individus étrangers à l'université, qui les ont sauvagement poignardés. Les victimes ont été conduites à l'hôpital.

Haythem, étudiant en droit, a été poignardé au niveau du dos. Il a subi une opération hier et il est en réanimation. Ali, étudiant en commerce international, a été blessé au rein et son état est encore critique.

Joint par Kapitalis, Kais Bouzouzia, membre du bureau exécutif de l'Union générale des étudiants de Tunisie (Uget), a déclaré que les agresseurs sont totalement étrangers à la faculté et connus pour leur appartenance à Ennahdha.

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L'étudiante blessée à la jambe se fait soigner par son camarade.

«Nous avions déjà eu à faire à eux, ce sont des milices du parti islamiste Enanhdha, des gens violents. Une camarade a été également agressée et blessée à la jambe», a-t-il indiqué à Kapitalis.

«L'un des agresseurs a été arrêté par les étudiants présents, et il a été remis à la police. Il avait sur lui l'arme du crime entachée de sang», a ajouté Kais, qui veille au chevet de ses deux camardes.

Kalthoum Kannou, ex-présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT), qui s'était rendu à la faculté pour soutenir les étudiants dans leur grève, a été témoin de l'arrestation de l'agresseur.

Rappelons que les étudiants en droit dans les facultés d'El Manar, Jendouba, Sousse et Sfax sont en grève, depuis lundi 20 janvier, pour protester contre l'annonce du ministre de la Justice concernant le recrutement de 533 magistrats parmi les avocats et les professeurs universitaires. Bien que ce dernier ait affirmé que les recrutements n'affecteront en rien les concours annuels visant à recruter les magistrats, les huissiers de justice et les notaires parmi les diplômés des universités, les étudiants ont maintenu leur grève. Certains d'entre eux ont même entamé, depuis 4 jours, une grève de la faim.