La crise qui oppose, depuis le vendredi, 21 février 2014, les juges et les avocats ne semblent pas près d’être résolue, les deux parties restant sur leurs positions respectives.
Une assemblée générale des avocats s'est tenue, dimanche, à Tunis, à l'initiative du Conseil national de l'ordre des avocats pour examiner la situation de la profession et prendre les décisions adéquates suite à des tensions entre avocats et juges. Le bâtonnier de l'ordre des avocats a évoqué des pourparlers engagés avec les structures judiciaires afin, a-t-il dit, de trouver une solution à la crise et élaborer une déclaration commune pour amorcer de nouvelles relations basées sur l'application de la loi et le respect mutuel. Cette initiative a été rejetée par la présidente de l'Association des magistrats tunisiens (AMT) qui a refusé de signer cette déclaration, a-t-il précisé. Les juges exigent des excuses que les avocats ne sont pas disposés à présenter, estimant être l’objet de harcèlement de la part de l’institution judiciaire. S'agissant de l'affaire de l'avocate qui est au cœur du conflit entre avocats et juges, le bâtonnier a dénoncé les «conditions douteuses» dans lesquelles il a été procédé à son interrogatoire devant le juge d'instruction et en présence de plusieurs autres juges, en plus d'un important déploiement policier, facteurs qui ont provoqué les tensions, selon le bâtonnier. Lors du débat général, les avocats ont appelé à la nécessité d'introduire des réformes dans le système judiciaire, d'assainir la justice et de trouver des solutions radicales à la crise du barreau. L’affaire a éclaté lorsqu'un juge d'instruction du 5e bureau du tribunal de première instance de Tunis a été agressé, vendredi, 21 février 2014, par des avocats pour avoir émis un mandat de dépôt à l'encontre d'une avocate dans une affaire d'escroquerie. Les avocats nient qu’il y ait eu une agression, mettent en question l’acharnement du juge sur leur collègue et le nom respect par ce dernier des procédures légales, stipulant, notamment, qu’un avocat ne saurait être auditionné par un juge sans la présence d’un représentant de la section locale de l’Ordre des avocats. I. B. (avec Tap). |