manif femmes tunisiennes 8 11A l’occasion de la Journée internationale de la femme, un séminaire sera consacré à la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (Cedaw).

Ce séminaire, qui se tiendra le 10 mars 2014 à l’hôtel Le Belvédère à Tunis, portera sur le thème: «La Cedaw en Tunisie : état des lieux, défis, enjeux et stratégies communes».

Il est organisé par l’association Egalité-Parité avec l’appui de l’ONU Femmes, du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et du Haut-commissariat aux droits de l’Homme (HCDH).

La Cedaw a été ratifiée par la Tunisie en 1985. Une déclaration générale ainsi que des réserves spécifiques ont toutefois été posées à cette période. En 2011, un conseil des ministres présidé par Béji Caïd Essebsi a adopté un décret-loi levant les réserves.

Pour autant, la notification de la levée des réserves n’a toujours pas été faite au Secrétaire Général des Nations Unies.

Le parti islamiste Ennahdha, qui a dirigé les deux précédents gouvernements (Hamadi Jebali et Ali Larayedh) n’a pas montré beaucoup de volonté à mettre en oeuvre le décret-loi.

Pire encore : l’ex-ministre des Affaires religieuses, le salafiste wahhabite Noureddine Khademi, a organisé des séminaires pour s’attaquer à la Cedaw et faire accréditer la thèse selon laquelle certains des principes qui fondent cette convention, notamment l’égalité entre l’homme et la femme, sont contraires à la charia (loi islamique).

La Journée internationale de la femme, célébrée le 8 mars chaque année, est une occasion pour réaffirmer l’importance des droits des femmes et aborder, de nouveau, les enjeux de la Cedaw.

La rencontre du 10 mars abordera ce texte sur les plans juridique, constitutionnel, religieux, communicationnel et économique.

Cette action s’inscrit plus largement dans le cadre d’une campagne de promotion et de vulgarisation de la Cedaw et de ses principes, lancée en 2013, et qui s’est traduite notamment par des actions de sensibilisation et de plaidoyer.

I. B. (avec Tap).

 

Crédit photo : Faïza Zouaoui Skandrani