Le collectif ‘‘Al Sajin 52’’ (Prisonnier 52), regroupant avocats, médecins artistes et activistes de la société civile, milite pour l’allègement de la loi pénalisant les consommateurs de cannabis («zatla»).
Cette initiative citoyenne indépendante a remis, jeudi après-midi, une lettre au chef du gouvernement Mehdi Jomaâ, intitulée «Arrêtons l’hypocrisie», où elle appelle à une réforme de la loi 52, relative aux stupéfiants, votée en 1992, et qui condamne le consommateur de cannabis de 1 à 5 ans de prison et à une amende de 1000 à 3000 dinars. Joint par Kapitalis, Me Mrabet, membre de ‘‘Al Sajin 52’’, a indiqué que le collectif ne cherche pas à encourager la consommation du cannabis, mais appelle les autorités à une réforme nécessaire d’une loi qui n’a pas porté ses fruits et n’a jamais empêché les récidives. Un manifestant à Tunis appelle à la dépénalisation du cannabis. «Nous ne demandons pas la légalisation du cannabis mais seulement la révision d’une loi trop répressive. Les consommateurs pourraient être condamnés à des peines en sursis, des amendes ou des travaux d’intérêt général», explique-t-il. Dans la lettre remise au chef du gouvernement, ‘‘Al Sajin 52’’ explique les conséquences négatives de l’emprisonnement des consommateurs, notamment les difficultés de réinsertion sociale et professionnelle et le risque que les jeunes détenus deviennent délinquants au contact des autres prisonniers de droit commun. Une condamnation sans emprisonnement permet également de remédier au problème de la surpopulation carcérale. ‘‘Al Sajin 52’’ se réunira, samedi 15 mars, à Tunis, pour un débat autour de ce sujet dans lequel participeront avocats, artistes et médecins, ainsi que des ex-détenus condamnés pour consommation, qui seront accompagnés de leurs familles pour témoigner de leur vécus et expériences. Le débat sera une occasion pour une réflexion collective sur un projet de révision de la loi communément appelée «3am we vespa». Y. N. M. |