La cigarette électronique est en vogue en Tunisie, mais on commence à parler sérieusement de ses dangers pour la santé.
Par Yüsra N. M'hiri
La cigarette électronique a été conçue comme un moyen de sevrage pour aider les fumeurs à arrêter la cigarette. Peu-à-peu, elle est devenue, elle-même, une source de plaisir, en offrant des goûts parfumés et agréables... Mais aussi une nouvelle source de danger.
Les risques véritables liés à l'utilisation de la cigarette électronique ne sont pas encore scientifiquement démontrés, mais des doutes portent sur la dangerosité du liquide utilisé, notamment après une alerte américaine, dénombrant plus de 1.400 cas d'empoisonnement dus aux e-liquide.
Le ''New York Times'' a publié, mercredi, un article, objet de controverse, et que les amateurs de cigarettes électronique accusent d'être mensonger.
«Ce sont les vendeurs de tabac qui créent la polémique, pour des raisons économiques. La nicotine de la cigarette est mortelle et est donc beaucoup plus dangereuse», disent des adeptes de la cigarette électronique. Pas si sûr... Car aux Etats-Unis, des chercheurs ont annoncé que l'e-liquide contient des neurotoxines (molécules toxiques pour le système nerveux) qui peuvent provoquer des nausées, des lésions et entraîner jusqu'à la mort, s'il n'y a pas une prise en charge rapide par un médecin.
La solution serait de réglementer le dosage de ce fameux liquide coloré et parfumé, en y imposant un seuil maximum de 20 mg/mL de nicotine. C'est d'ailleurs le cas en France. Aux Etats-Unis, l'Agence américaine des produits alimentaires et médicamenteux n'a pas encore mis en place de pareilles règles.
Attention au e-liquide de contrafaçon!
En Tunisie, les points de ventes de cigarettes électroniques fleurissent et les ventes par correspondance sur la toile sont en plein essor. Mais en l'absence de réglementation, il est difficile de savoir si la quantité de nicotine présente dans le e-liquide des cigarettes électroniques en vente en Tunisie constitue un risque pour la santé des «vapoteurs» (mot créé pour désigner les «fumeurs électroniques»).
Cela dit, les Tunisiens férus de la cigarette électronique songent déjà à créer une association de «vapoteurs», dont la mission est de promouvoir l'utilisation de ce palliatif à la cigarette, le défendre contre ses détracteurs et veiller à ce qu'aucune réglementation restrictive ne soit mise en place pour en réduire l'utilisation.
Les «vapoteurs» tunisiens doivent faire face à un problème supplémentaire : la commercialisation par certains revendeurs de cigarettes électroniques avec un liquide de contrefaçon, pouvant s'avérer très dangereux.