L’avocat Fathi Layouni, défraie de nouveau la chronique en déclarant qu’il fera appel du jugement prononcé contre les policiers accusés du viol de «Meriem»…
Selon l’avocat islamiste, défenseur inégalé des crimes les plus ignobles et des causes les plus détestables, il n’y a pas eu d’équité et les juges, dans cette affaire, ont été soumis à de fortes pressions des médias nationaux et internationaux et à une politisation. Les policiers accusés sont victimes d’une mauvaise interprétation de ce que peut être un viol, a-t-il souligné. Après avoir plaidé, toute la journée et à chaque fois qu’on lui a tendu un micro, la cause des policiers accusés de viol, Fathi Layouni est venu, hier en début de soirée sur Nessma TV, donner sa définition du viol et expliquer les vices de forme de ce dossier de «la prétendue agression sexuelle» de «Meriem». Selon Me Layouni, les preuves avancées contre ses clients sont très minces et «le dossier ainsi qu’il a été constitué est vide». Il a souligné que «le verdict prononcé par les juges n’est pas juste, car la notion de viol porte un sens légal qui s’inspire de l’acception populaire et sociale que donne à cet acte l’imaginaire national», ajoutant, que «lorsque l’on évoque de viol, il nous vient normalement à l’esprit l’idée qu’il y a violence et usage de la force pour l’accomplissement de cet acte. Or, dans ce dossier, rien de cela n’a été prouvé: il n’y a pas eu de violence, ni de menace. Les expertises médicales n’ont rien prouvé de tout cela». Fathi Layouni reconnaît que ses clients étaient bien dans l’exercice de leur fonction d’agents de l’ordre et de la sécurité, mais ils n’ont jamais eu recours à leurs «prérogatives de policiers», à savoir «l’utilisation d’une arme à feu, de menottes, d’une matraque ou d’une bombe à gaz…», pour parvenir à leur fin. L’avocat nous laisse deviner la suite de son raisonnement: il ne s’agirait donc pas d’un viol et la «prétendue violée» était, par conséquent, consentante. L’affaire serait donc bouclée et le verdict de 7 ans d’emprisonnement pour les deux agents accusés de viol serait «injuste». Les Tunisiennes sauront à quoi s’en tenir, désormais. La cause féministe n’est pas définitivement gagnée en Tunisie et il faudra plus qu’un tour de force, plus qu’une campagne médiatique de la Femen Amina Sbouï ou l’indignation de la société civile pour venir à bout du machisme de certains de nos concitoyens. Marwan Chahla |