Les guides touristiques, souvent accusés d’abus et de manquements aux règles déontologiques, se disent incompris et évoquent les insuffisances organisationnelles et réglementaires qui nuisent à l’image de leur métier.
La situation et les perspectives de ce métier assez méconnu, sinon marginal, ont fait l’objet, mardi, d’une séance de travail présidée par M. Slim Tlatli, ministre du Tourisme, en présence des membres de l’Association tunisienne des guides touristiques (Atgt) et des présidents de la Fédération tunisiennes de l’hôtellerie (Fth) et de la Fédération des agences de voyages (Ftav).
Le ministre a, à cette occasion, donné un éclairage exhaustif sur le nouveau Plan stratégique du développement du secteur à l’horizon 2016. Un plan qui impose la mobilisation et l’engagement de tous les intervenants, y compris les guides touristiques, qui constituent un important maillon de la chaîne touristique dont l’axe fondamental repose sur la qualité totale des prestations.
M. Tlatli a, en outre, indiqué que le rôle du guide touristique est crucial dans la consolidation de l’excellente image dont jouit la Tunisie sur la scène internationale, et dans la valorisation du patrimoine culturel et archéologique du pays.
Organiser et moraliser le secteur
M. Wahid Ben Cheikh, président de l’Atgt, a, fait un exposé sur la situation qui prévaut au niveau de cette activité en butte à des insuffisances organisationnelles et réglementaires. Ses collègues ont profité de l’occasion pour défendre leur métier et exprimer leurs doléances et préoccupations.
Vue du musée du Bardo
Le débat, instauré à cette occasion, a porté sur plusieurs questions dont la formation, le contrôle par l’administration des circuits touristiques, l’innovation et la diversification des excursions offertes aux touristes, la lutte contre intrus, la maîtrise des nouvelles techniques de guidage touristique et les langues étrangères et les relations entre les guides et les agences de voyages.
En réponse aux préoccupations des professionnels du secteur, le ministre a affirmé la ferme volonté de la tutelle de soutenir le corps des guides touristiques et a insisté sur la nécessité pour tous d’organiser et de moraliser ce secteur et de lutter énergiquement contre les abus et les manquements aux règles déontologiques afin de préserver l’image du pays et d’inscrire la contribution des guides en symbiose avec les orientations globales de la stratégie de développement du secteur.
Dépoussiérer la loi réglementant la profession
La loi réglementant le métier de guide touristique, qui date de 1972, est largement dépassée. Il a alors été décidé de constituer un groupe de travail conjoint qui aura à réfléchir sur un nouveau projet de loi, et ce, avant la fin du mois de juin prochain.
Deux autres groupes de travail se rapportant à la formation et à l’élaboration des circuits touristiques ont été constitués réunissant les représentants de l’administration et ceux de l’Atgt.
Le secteur compte actuellement 800 guides touristiques, dont la moitié est intégrée au sein d’agences de voyages.
Kapitalis (avec Tap).