Une grève générale ouverte a été décrétée à Ben Guerdane (sud-est) et le gouverneur de la région parle d’une «situation grave, voire ingérable».
Habib Chaouat, gouverneur de Médenine, a déclaré, jeudi 3 avril, que la situation à Ben Guerdane, ville située près de la frontière avec la Libye, est grave, avouant avoir des difficultés à contrôler la situation devenue explosive, d’autant plus que certaines parties (sans préciser lesquelles) souhaitent instaurer le chaos dans la région. «A qui profite le désordre qui s’installe actuellement à Ben Guerdane?», se contente-t-il de se demander. Aujourd’hui, alors que certains habitants souhaitaient reprendre le travail après 2 jours de grève, des individus les en ont empêchés. Hier, le bureau de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) a été incendié – on reproche à la centrale syndicale de ne pas soutenir le mouvement social dans la région – et un professeur a été agressé par des inconnus. La majorité des habitants de Ben Guerdane souhaitent que le poste frontalier de Ras-Jedir, fermé du côté libyen, soit de nouveau ouvert pour qu’ils puissent s’adonner au commerce transfrontalier, souvent d’ailleurs illégal, mais qui constitue leur principale source de revenu. Le gouverneur a ajouté que des contacts ont été établis avec les autorités libyennes à Tripoli pour trouver une solution à ce problème. Reste que le gouverneur ne sait pas si les personnes avec qui il s’est entretenu sont des membres officiels du gouvernement ou des forces libyennes parallèles. Ambiance... Les protestations se poursuivent et la ville est encerclée par les forces de l’ordre qui essaient de garantir la sécurité. Y. N. M.
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