Des manifestants à Ben Guerdane appellent à la démission du chef du gouvernement Mehdi Jomaâ qu’ils qualifient de «traitre de la nation». VIDEO.
Des pages islamistes sur les réseaux sociaux diffusent une vidéo dans laquelle on voit des manifestants à Ben Guerdane (sud-est) scandant des slogans hostiles à Mehdi Jomaâ et où le chef du gouvernement provisoire est accusé, entre autres amabilités, de «traitre de la nation, à la solde des Français» et qualifié de «trouillard». «Dégage, nous sommes musulmans et non des extrémistes. Ici nous ne sommes à la solde de personne. Dégage espèce de trouillard», scandaient-ils. Les slogans sont chantés sur un air qui rappelle celui des chansons des rebelles islamistes extrémistes de Libye, d’Egypte et de Syrie. Wided Bouchamaoui, présidente de l’Utica (centrale patronale) est accusée, quant à elle, de «voleuse du pays». Et a droit, elle aussi, à un «dégage» bien retentissant. Les manifestants, en majorité des islamistes, reprochent au chef du gouvernement d’avoir annoncé, lors d’une visite récente au poste frontalier de Ras Jedir, qu’il allait renforcer les contrôles sécuritaires pour lutter contre le commerce parallèle et la contrebande, qui servent notamment le terrorisme et le trafic d’armes. Mme Bouchamaoui s’est rendue coupable, elle aussi, d’avoir appelé à renforcer ces contrôles pour lutter contre le commerce parallèle qui est en train de détruire l’économie du pays. Jeudi 3 avril, le gouverneur de Medenine a annoncé que la situation est ingérable dans la région et que les protestations continuent, alimentées par certains partis, sans les citer, mais des sources dans la région nomment ouvertement le parti islamiste Ennahdha. Route coupée par des manifestants. Les forces de l'ordre sont débordées. Rappelons également que la grève générale, qui a débuté lundi, se poursuit dans une ambiance très tendue: le bureau de l’Union générale tunisienne de travail (UGTT) a été incendié avant-hier, et les heurts ont eu lieu entre police et les manifestants. On a aussi relevé, hier, des agressions contre certaines personnes qui ont voulu reprendre le travail… Les protestataires s’opposent à la fermeture du poste frontalier de Ras-Jedir, du côté libyen, qui paralyse le commerce transfrontalier, principale source de revenu des habitants de la région.
Y. N. M. |