A chaque annonce de nouvelles grâces présidentielles, les Tunisiens retiennent leur souffle, en pensant aux dangereux récidivistes ainsi relâchés dans la nature.
Comme à chaque fête nationale, le président provisoire de la république, Moncef Marzouki, a gracié, à l'occasion de la Fête des martyrs, célébrée le mercredi 9 avril, 467 détenus et commué la peine de 2 condamnés à mort en emprisonnement à vie. Cette décision a été annoncée à l'issue d'une rencontre du président provisoire de la république, mardi, au Palais de Carthage, avec le ministre de la Justice, des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle, Hafedh Ben Salah, ainsi qu'avec les membres de la commission des grâces. La grâce présidentielle «a concerné des primo-délinquants à l'encontre desquels des jugements définitifs avaient été prononcés pour des délits sans gravité et qui ont purgé la majorité de leur peine». Elle a également profité à «un certain nombre d'étudiants, d'élèves, de femmes et de personnes porteuses de handicap», a indiqué un communiqué officiel. Et d’ajouter que le bénéfice de la grâce «a exclu les auteurs de crimes aggravés, en particulier ceux relatifs au terrorisme et au trafic d'armes et de stupéfiants», comme pour calmer les appréhensions des citoyens redoutant les cas de récidives. D’autant que plusieurs bénéficiaires de la grâce présidentielle ont commis des crimes horribles peu de temps après leur libération. Et que les autorités n’ont pas les moyens de suivre les personnes graciées, de les accompagner et de s’assurer qu’elles ne reviennent pas à la délinquance. I. B. Illustration: Marzouki présidant, mardi, la commission des grâces. |