La 3e Journée Portes ouvertes de Sup'Com était une occasion pour revoir les programmes de l'établissement et les moyens de rebondir du bon pied.
Par Zohra Abid
Ont notamment pris part à cet événement, qui s'est tenu le mercredi 7 mai 2014 au Pôle technologique des communications El-Ghazela, des enseignants, ingénieurs, étudiants, représentants des 3 opérateurs de téléphonie sponsorisant l'évènement (Oeredoo, Tunisie Telecom et Orange), ainsi que des experts des technologies de l'information et de la communication (TIC), nationaux et internationaux, dont Dieudonné Abboud de France et Martin Richard du Canada.
Taoufik Jelassi, ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et des Technologies, qui devait assister à cette journée et donner un discours sur l'innovation et l'entreprenariat, s'est excusé, au dernier moment, auprès des organisateurs.
Casser le «modèle jacobin»
Au cœur du débat autour des défis de l'établissement, qui se veut une notoriété et une référence dans son domaine: l'intégration de l'école dans son écosystème, le développement d'incubateurs, l'apport de l'Agence nationale de la promotion de la recherche scientifique (ANPR), la formation d'ingénieurs, les innovations pédagogiques, le transfert des technologies et du savoir et les opportunités à saisir...
Certains intervenants ont souligné l'intérêt d'adopter le modèle anglo-saxon en matière de formation aux TIC. Sup'Com (Ecole supérieure des communications de Tunis) a toujours misé sur le modèle français, et ce n'est pas une bonne option, car ce modèle ne fonctionne pas très bien, même en France. «Que dire donc d'une mauvaise copie? Il est temps de s'aligner au monde et de casser ce système, qui est très dépendant du ministère de tutelle. Les décisions ne doivent plus être parachutées d'en haut et il est primordial aujourd'hui de casser le modèle jacobin», a martelé l'un des experts présents.
Pour un environnement plus libre
D'autres experts ont insisté sur les défis à relever par Sup'Com afin qu'elle devienne une référence. Il y a certes eu des réalisations et des succès dans le système de formation de Sup'Com. Mais «il faut revoir de fond en comble la copie, garder ce qui semble bon, ne pas partir de zéro et repartir sur le bon pied. Il faut seulement que l'établissement ait sa propre vision», indique un universitaire, qui regrette de ne pas voir ses étudiants émerger et exprimer leur fierté d'avoir fait leurs études dans un établissement de prestige et dont tout le monde en parle.
Pourquoi nos étudiants réussissent-ils mieux lorsqu'ils sont à l'étranger?, s'interroge l'enseignant. Il répond: «Parce qu'ils trouvent la liberté, parce qu'ils sont pris en charge, parce qu'ils sont intégrés dans le monde d'entrepreneuriat, parce qu'ils trouvent l'environnement adéquat. Ils excellent parce qu'ils trouvent des professeurs qui les coachent et se trouvent eux-mêmes au cœur d'un processus académique (public ou privé), pour innover et être immédiatement opérationnels dans leur secteur en se frottant parallèlement à l'expérience de leurs aînés déjà sur le terrain».
S'ouvrir sur l'entreprise
L'héritage bureaucratique semble, selon certains intervenants, peser sur l'institution et l'empêcher de voler de ses propres ailes. L'étudiant, après sa formation, ne trouve pas sa place facilement dans l'entreprise et pour cause, il n'est pas opérationnel tout de suite.
«Ce qui manque à nos étudiants, c'est le nombre de stages effectués dans les entreprises. Il faut qu'ils tirent profit des professionnels dans les entreprises et les ateliers ne suffisent plus», insiste un intervenant.
«Nous sommes conscients qu'il nous manque un tas de choses. Nos professeurs ont multiplié les clubs et nous devons suivre l'exemple d'Esprit, une école qui a sa propre vision et ses étudiants sont toujours les premiers à trouver du travail», a confié une étudiante à Kapitalis.
Comme elle, ses camardes sont bien conscientes qu'il manque quelque chose à leur formation académique et qu'il était temps de combler les carences. Beaucoup d'idées ont été agitées durant cette journée, il serait plus utile de passer aux actes en les mettant en oeuvre. Mais c'est là une autre histoire.
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