Ces questions sont d’autant plus légitimes que c’est la première fois que l’armée nationale communique, par la voix du porte-parole du ministère de la Défense nationale, le colonel-major Taoufik Rahmouni, sur la mise en place d’un dispositif sanitaire (sic !) constitué d’unités conjointes de l'armée et de la sécurité nationales, à l'occasion des célébrations du pèlerinage à la synagogue d'El Ghriba (13-18 mai 2014), dans l’île de Djerba, gouvernorat de Médenine (sud-est).

Ce dispositif compte deux unités de secours équipés, un centre mobile de soins et des dispositifs d'évacuation par voie aérienne et terrestre (excusez du peu !), a indiqué M. Rahmouni, dans une déclaration, vendredi, à l’agence Tap.

Il s'agit également, a-t-il ajouté, d'aider l'hôpital régional de Houmet Souk à garantir des soins et prestations de qualité à travers le renforcement des spécialités médicales (anesthésie, réanimation, médecine d'urgence, médecine générale, infirmiers et autres spécialités).

Ce dispositif dispensera, également, un soutien médical à toutes les forces déployées dans la région, a-t-il encore ajouté.

A moins d’avoir des informations ou des craintes relatives à une hypothétique attaque terroriste, cette communication, par son timing et son insistance, est pour le moins déplacée. Car elle risque de provoquer une psychose dont on se serait volontiers passé.

La Grande Muette a perdu, décidément, une occasion de rester fidèle à sa réputation.

I. B.