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Khaled Fakraoui, jeune blessé de la révolution, originaire de Kasserine (centre-ouest), s'est cousu la bouche et tailladé le bras pour protester contre sa situation précaire.

Par Yüsra N.M'hiri 

Khaled est diplômé chômeur et peine à trouver un emploi qui lui permettrait de vivre dignement et d'aider sa famille à sortir de la misère.

Le 20 mars dernier, Khaled a décidé de venir à Tunis, depuis sa ville d'origine, Kasserine. Il a aussi pris la décision de faire le chemin à pieds... D'abord par manque de moyens, mais aussi et surtout pour exprimer sa douleur et sa colère. «Chaque pas extériorisait ma profonde peine», a-t-il péniblement marmonné entre ses lèvres cousues.

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Khaled Fakraoui se coud la bouche avec 3 aiguilles.

Khaled est arrivé hier, lundi 19 mai 2014, à la capitale. Chargé d'espoir et de diplômes, il s'est rendu dans la matinée au ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle pour demander du travail. Mais n'ayant pas de rendez-vous, il n'a même pas été reçu. Face à son désarroi, des employés du ministère ont essayé de le calmer tout en lui expliquant que sa quête n'est pas aussi évidente qu'il lepense, vu la conjoncture actuelle du pays, il est vrai en crise.

Khaled Fakraoui est ensuite allé devant le ministère de l'Intérieur, à l'Avenue Habib Bourguiba, haut lieu et symbole de la révolution, où les «Dégage» lancés par des milliers de Tunisiens à l'ancien régime, un certain 14 janvier 2011, résonnent encore... Il s'est cousu la bouche en utilisant 3 aiguilles et s'est allongé sur le sol en se couvrant du drapeau national. Des agents de la protection civile se sont dépêchés à son secours, et l'ont transporté à l'hôpital qu'il a pu quitter ce matin, mardi 20 mai.

Ayant retrouvé ses esprits et se trouvant «face à un mur», le jeune homme a décidé de revenir au même endroit et refaire les mêmes gestes. Il s'est recousu la bouche et s'est allongé à même le sol, sur la même avenue... Des passants se sont arrêtés pour regarder «la scène», d'autres ont essayé de lui porter secours. Mais beaucoup ne se sont même pas retourné pour regarder sa détresse.

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Khaled, désespéré par la révolution, renvoie aux Tunisiens l'image de leur ingratitude et de leur égoïsme.

Khaled a donc décidé de se taillader le bras en signe de protestation et pour montrer sa douleur et son désespoir.

«J'ai participé à cette révolution à travers laquelle j'ai espéré et rêvé à un meilleur avenir. Aucun objectif de la révolution n'a été atteint, c'est carrément l'effet contraire, c'est désespérant, c'est la misère!», s'indignait Khaled, d'une voix presque inaudible, avant d'éclater en sanglot.

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