Le tribunal de première instance de Tunis a reporté au 4 juin prochain l’examen de l’appel relatif à la clôture de l’enquête de l’assassinat de Chokri Belaïd.
Des représentants de la société civile et des dirigeants du Front Populaire se sont rassemblés, aujourd’hui, devant le Palais de Justice à Tunis pour protester contre la décision de clôture de l’enquête relative à cet assassinat politique, prise par le juge d’instruction du 13e chambre du tribunal de première instance. Décision à laquelle le comité de défense de Belaïd a fait appel. Me Basma Khalfaoui, épouse de Chokri Belaïd et porte-parole du comité de défense, a considéré que le parquet a manqué à sa mission dans cette affaire. «Nous ne lâcherons pas tant que justice ne sera pas faite», a-t-elle assuré. Les militants du Front populaire ne vont pas lâcher la pression. Zied Lakhdhar, secrétaire général du Watad, parti dont le défunt était le leader, a déploré «plusieurs zones d’ombre dans le dossier» et appelé la justice à plus de transparence dans la gestion de ce dossier, d’autant que plusieurs témoins à charge n’ont pas été entendu. «Rien n’indique officiellement que Kamel Gadhgadhi (tué par les forces de l’ordre le 5 février 2014, NDLR) est l’assassin de Chokri. Et puis qui a financé et ordonné cet assassinat?», s’est interrogé, avant d’ajouter: «Nous avons la volonté et le souffle nécessaires pour poursuivre notre marche hebdomadaire, tous les mercredis midi à Tunis, pour exiger la vérité sur les assassinats de Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi». Hamma Hammami, porte-parole du Front Populaire, a appelé la société civile à se mobiliser et à poursuivre la marche hebdomadaire «Qui a tué Chokri? Qui a tué Brahmi?» dont le but est de révéler la vérité aux Tunisiens. Hamma Hammami appelle la société civile à maintenir la pression pour la révélation de la vérité. «L’impunité encourage la violence et les crimes. Si les commanditaires et les vrais responsables ne sont pas arrêtés, d’autres recommenceront et les assassinats politiques seront banalisés», a-t-il souligné. «Plusieurs martyrs, dont Mohamed Belmufti, Wajdi Ajlani, ainsi que des agents des forces sécuritaire, ont été assassinés. Nous devons faire cesser cette hémorragie, notamment en dénonçant l’absence de justice. C’est la promesse que nous avons faites à nos martyrs et que nous sommes tenus de respecter», a-t-il ajouté. Y. N. M. |
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