Wasfi Zoghlami, membre du bureau du parti islamiste Ennahdha à la Cité Ettahrir, au Bardo, a été arrêté, samedi 31 mai, pour tentative de viol et attouchement sur mineure.
Kapitalis a joint par téléphone Faouzi, le père de la victime, qui a donné sa verison de l’histoire. Les faits se sont déroulés, le vendredi 30 mai, aux alentours de 17 heures. Emna rentrait de l’école lorsque Wasfi Zoghlami l'a suivie jusqu’à sa maison à la Cité Ettahrir, à l’ouest de Tunis. «Lorsqu’elle a ouvert la porte pour entrer, il l’a poussée à l’intérieur de la maison et refermé la porte. Puis il l’a tirée vers une chambre où se trouve un bureau et un ordinateur», raconte le malheureux papa. Il poursuit, la voix tremblante et la gorge nouée: «Il s’est assis sur une chaise et a demandé à ma fille d’allumer l’ordinateur, lui disant qu’ils allaient regarder un film ensemble». Emna, âgé de 11 ans, lui a répondu qu’elle ne sait pas se servir de l’ordinateur et lui a demandé de partir. Wasfi Zoghlami est alors devenu agressif. Il a tiré la fillette vers lui et l’a fait assoir de force sur ses genoux, tout en l’embrassant sur les lèvres. Il a procédé aussi à des attouchements sexuels sur des parties de son corps. terrifiée et choquée, Emna n’a pas pu crier, mais elle a réussi, en se débattant avec toutes ses forces, à repousser son agresseur, qui a manqué de tomber de sa chaise. Elle s’est ensuite réfugiée dans la cuisine et s’est mise à crier très fort, avant de prendre le téléphone pour appeler de l’aide. L’agresseur a pris la fuite, ce qui a permis à Emna de refermer la porte. Mais Wasfi Zoghlami est revenu, a frappé sur la porte, prétextant avoir oublié ses lunettes… La victime a refusé d’ouvrir la porte, lui disant qu’elle allait porter plainte. «Je ne vais pas te lâcher, je sais où tu habites, je connais ton école et je te suivrai partout», a menacé l’agresseur avant de disparaître. La famille a déposé plainte auprès du commissariat du quartier. La police criminelle s’est rendue à la maison et a relevé les empreintes, ce qui lui a permis d’identifier l’agresseur et de l’arrêter, le lendemain, samedi 31 mai, à 6h30, près du parc d’attraction Katkout au Bardo. Wasfi Zoghlami, qui a été formellement identifié par la petite Emna, a reconnu les faits. Selon le père de la fille, des membres du bureau d’Ennahdha du Bardo se sont rendus au poste de police et ont essayé de mettre la pression sur la famille pour qu’elle retire sa plainte. «Je ne suis pas dupe. Je suis un homme blessé et toute ma vie a basculé après le drame que ma fille a vécu. Je ne les ai pas écoutés et je leur ai même dit que j’allais médiatiser l’affaire pour que tout le monde sache ce qui s’est passé», a dit Faouzi. Selon lui, la police a très bien fait son travail et l’agresseur devra répondre de ses actes devant la justice. «Mes enfants ne veulent plus habiter à la maison. Ils sont terrifiés. Mai je n’ai pas les moyens de déménager. Nous craignons certes des représailles, mais nous tenons bon, car nul n’est au dessus de la loi», a-t-il conclu. Selon Faouzi, Wasfi Zoghlami est le neveu de la députée d’Ennahdha Yamina Zoghlami, ce que celle-ci dément formellement.
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