La société civile organise, le jeudi 19 juin, une «marche blanche et silencieuse», à la mémoire d’Eya, 13 ans, brûlée vive par son père, le 28 mai et décédée le samedi 7 juin 2014.
Le drame de la Cité Ibn Khaldoun a fait couler beaucoup d’encre mais surtout beaucoup de larmes. Eya a été brûlée par son père, furieux parce que sa fille est rentrée de l’école en compagnie de son camarade de classe. Après 11 jours de souffrance, le petit corps fragile de l’adolescente s’est éteint, laissant sa famille, ses proches et un grand nombre de Tunisiens en proie à la colère et à la tristesse. La collégienne a été inhumée, lundi 9 juin, au cimetière de Sidi Yahia à Tunis. Des membres de la société civile s’indignent de cet acte qu’ils qualifient de barbare et inhumain et en veulent au père. Ils ne croient pas non plus à la thèse de l’«acte accidentel», évoquée par des proches de la petite, comme pour déculpabiliser Laâroussi, le papa, qui est d’ailleurs sous les verrous. La marche à la mémoire d’Eya, se tiendra le jeudi 19 juin, à 12heures. Elle prendra le départ au niveau de la Place des Droits de l'Homme, à l'Avenue Mohamed V, à Tunis, et se poursuivra jusqu’au siège du ministère de la Femme et de la Famille – qui a brillé, à cette occasion, par son silence assourdissant –, en traversant l'Avenue Habib Bourguiba, au centre-ville de la capitale. «Pour sa mémoire de jeune fille innocente, pour que ce genre de crimes odieux ne devienne pas monnaie courante chez nous, pour que les violences faites aux filles par leurs pères ne soient plus tolérées, pour que cessent toutes sortes de violences faites aux femmes et aux enfants», commente Faten, l’une des organisatrice de l’événement. «Cet acte est témoin d'une société malade et souffrante encore de la diabolisation de la gente féminine», ajoute-t-elle. Y. N. M. Article lié: Eya, la fillette brûlée vive, accompagnée à sa dernière demeure |
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