GabesLa décision du gouverneur de Gabès d’octroyer 205 nouvelles autorisations de taxi a provoqué la colère des taximen de la région. Qui y voient une manoeuvre d’Ennahdha.

Les taximen observent depuis ce matin, lundi 14 juillet 2014, un sit-in devant le siège du gouvernorat de Gabès. Et le climat de tension, qui règne dans cette ville du sud-est, risque de s’étendre et de toucher plusieurs autres secteurs, comme ceux des louages et des boulangers.

«Nous avons la certitude que les personnes bénéficiaires des autorisations sont proches d’Ennahdha. Le gouverneur de Gabes, Houcine Jrad, et le président de l’Union régionale de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Urica), Taoufik Lamine, sont eux-mêmes membres d’Ennahdha. La décision d’octroi des nouvelles autorisations a été prise par eux et sans concertation avec les autres parties concernées. Quand on sait le rôle que peut jouer un chauffeur de taxi lors des campagnes électorales, on comprend l’enjeu de cette décision intempestive et qui ne répond à aucun besoin ni urgence. On avait fait exactement la même chose la veille des élections d’octobre 2011», explique l’un des chauffeurs de taxi présent au sit-in observé par plus de 200 personnes, dont les présidents des chambres de commerce de la région.

Selon notre interlocuteur, «les 25.000 habitants de Gabes n’ont pas besoin de plus de 200 taxis. Or, plus de 100 autorisations ont été délivrées depuis la révolution. C’est énorme et nous souffrons aujourd’hui d’un manque flagrant de clients et de ressources».

Selon une autre source, le gouverneur n’a pas le droit de délivrer des autorisations sans l’aval et la signature de plusieurs autres parties concernées, à savoir les représentants de l’API, de la Chambre de commerce, du ministère du Transport et de la police de circulation.

«Nous avons alerté le ministère du Transport et nous avons tous les documents attestant l’illégalité de cette décision dont les retombées vont être très néfastes pour la région», indique notre source. Qui conclut par cet avertissement: «Notre mouvement va s’étendre et, cette fois-ci, nous n’allons pas nous laisser faire. Car, nous avons compris les dessous de ces autorisations et de ce que mijotent le gouverneur et le président de l’Urica».

Dans cette ville où les bureaux régionaux et locaux de l’Isie sont tenus par des membres d’Ennahdha, le sort des prochaines élections est en train de se jouer.

Z. A.

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